Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux sont orientés en baisse lundi, déçus de la croissance chinoise, ressortie plus faible qu'escompté et soulignant des difficultés persistantes de la deuxième économie mondiale.

En Europe, Paris, dont les valeurs du luxe sont plus sensibles aux variations de la conjoncture en Chine, reculait de 1,15% vers 13H40 GMT. Francfort cédait 0,39%, Londres 0,33%, Milan 0,23%. A Zurich, le SMI cédait 1,14%.

Wall Street a ouvert en ordre dispersé et dans les premiers échanges le Dow Jones était à l'équilibre (+0,01%), tout comme le S&P 500 (+0,03%), le Nasdaq avançait de 0,21%.

Les investisseurs ont été une nouvelle fois refroidis par les nouvelles économiques venues de Chine.

La croissance en Chine a accéléré au 2e trimestre, en raison d'un effet de base favorable sur un an, toutefois, les chiffres masquent les difficultés de la deuxième économie mondiale, confrontée à une conjoncture délicate et un chômage record des jeunes.

Dans le détail, au deuxième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) a bondi sur un an de 6,3%, selon le Bureau national des statistiques (BNS), mais ce rythme de croissance, qui ferait bien des envieux dans la plupart des grandes économies, est toutefois très inférieur aux attentes d'analystes interrogés par l'AFP (7,1%).

"Trimestre après trimestre, l'économie chinoise multiplie les signes de difficultés, non plus conjoncturelles mais de plus en plus profondes, que le pays aura manifestement du mal à dépasser", commentent les analystes de Riches Flores.

Si les autorités chinoises ont annoncé ces dernières semaines des mesures pour relancer l'économie, "l'évolution du Yuan et la situation sur le niveau d'endettement pourraient réduire la marge de manoeuvre" explique de son côté Vincent Boy, d'IG France.

Les investisseurs vont se concentrer sur les résultats d'entreprises, aux Etats-Unis où les financières ont ouvert le bal vendredi, et en Europe.

Côté macro-économie, peu d'indicateurs de premier plan sont attendus, même si la semaine sera animée par les ventes au détail mardi aux Etats-Unis, l'estimation finale de l'inflation en zone euro mercredi, ou encore l'inflation au Japon vendredi.

Sur le marché obligataire, les taux de l'intérêt des Etats européens et des Etats-Unis baissaient légèrement, dans la tendance de la semaine passée.

Richemont dégringole, le luxe sans éclat ___

Le géant du luxe Richemont (-8,87%), propriétaire de la maison de joaillerie Cartier, a dévoilé lundi un chiffre d'affaires trimestriel en hausse de 14% à 5,3 milliards d'euros, porté par la reprise en Chine qui a compensé un repli dans la zone Amériques. C'est un peu moins bien qu'attendu par les analystes.

"Dans un contexte macro-économique ralenti, il est plus difficile de vendre aux classes moyennes de la bijouterie" plutôt que des sacs ou des vêtements, estime Luca Solca, analyste du secteur luxe pour Bernstein.

Tout le secteur du luxe, gagnant la semaine passée, subissait lundi d'importantes pertes: à Paris, LVMH perdait 3,77%, Hermès 3,58%. Moncler reculait de 2,82% à Milan.

Gresham House fait un bond ___

L'action de la société de gestion d'actifs britannique Gresham House bondissait de 54,95% vers 13H45 GMT, après l'annonce d'une offre de rachat par la société d'investissement américaine Searchlight acceptée et recommandée par le conseil d'administration, et qui valorise l'entreprise à 469,8 millions de livres.

Du côté du pétrole et des devises ___

Les prix du pétrole baissaient lundi, lestés par les chiffres de la croissance chinoise au deuxième trimestre.

Le baril de Brent pour livraison en septembre cédait 1,18% à 78,92 dollars et le baril de WTI américain pour livraison en août 1,18% à 74,53 dollars vers 13H40 GMT.

L'euro reculait de 0,14% face au dollar, à 1,1212 dollar.

Le bitcoin baissait de 0,32% 30.190 dollars.

afp/rp