New York (awp/afp) - La tendance a été peu marquée mardi sur les indices européens, mais plus positive aux États-Unis dans une séance volatile, dans l'attente des données sur l'inflation américaine de janvier attendues jeudi et alors que la hausse des taux obligataires se poursuivait en parallèle.

Après de nets gains dans la matinée, toutes les places européennes ont conclu sans grande tendance que ce soit à Paris (+0,27%), Francfort (+0,24%), Milan (+0,31%) et Londres (-0,08%). A Zurich, le SMI a cédé 0,31%.

À Wall Street, la tendance a été plus soutenue. Le Dow Jones a gagné 1,06%, le Nasdaq, à forte composante technologique, a grimpé de 1,28% et le S&P 500 a avancé de 0,84%.

"Les acteurs du marché continuent de se concentrer sur les principaux problèmes des marchés financiers et ceux-ci sont caractérisés par les taux d'intérêt à venir tant aux États-Unis qu'en Europe", observe Andreas Lipkow, analyste chez Comdirect.

En conséquence, poursuit-il, "les investisseurs s'abstiennent d'investir dans les valeurs technologiques", vulnérables à une progression des taux, au profit du secteur financier et bancaire.

Aux Etats-Unis "les investisseurs commencent à penser que l'économie américaine est suffisamment solide pour supporter un resserrement monétaire de la Fed", a indiqué Karl Haeling de la banque LBBW rappelant les forts chiffres de l'emploi aux Etats-Unis divulgués vendredi.

La prudence était toutefois de mise dans l'attente jeudi des chiffres de l'inflation américaine de janvier, qui seront pris en compte par la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed) pour élaborer son cycle de resserrement des taux.

Suivant la Fed, la Banque centrale européenne n'écarte désormais plus la possibilité de relever ses taux directeurs d'ici à la fin de l'année, pour faire face à une inflation qui persiste.

Cette évolution vers un resserrement monétaire des banques centrales a, depuis plusieurs séances, fortement tendu le marché de la dette où la hausse des rendements sur les emprunts souverains s'intensifiait: le 10 ans américain se rapprochait des 2% (1,95% vers 19H30 GMT) et le taux allemand à 10 ans, qui fait référence en zone euro, a atteint un plus haut depuis janvier 2019 à 0,27% en cours de séance.

Avantage pour les banques européennes ___

À Francfort, le titre de la première banque allemande Deutsche Bank (+4,94% à 14,37 euros) a continué de bénéficier de cette perspective de taux plus élevés, tout comme Commerzbank (+2,66% à 8,93 euros, au MDax).

À Paris, Crédit Agricole et Société Générale ont avancé respectivement de 1,65% et de 1,75%. Le groupe bancaire BNP Paribas a été freiné (+0,47% à 66 euros) par des résultats du quatrième trimestre en léger retrait par rapport aux deux précédents. Pour 2021, il signe un bénéfice sans précédent à 9,488 milliards d'euros.

L'italienne BMPS (+6,67%) a publié un bénéfice net de 309,5 millions d'euros pour 2021, le plus haut en six ans.

L'énergie affaiblie par la baisse du pétrole ___

En recul de 2,36% à 399 pence, BP a été pénalisé par le repli des cours du pétrole malgré l'annonce d'un bénéfice meilleur que prévu à près de 8 milliards de dollars l'an passé. Shell cédait 3,18%.

Nvidia renonce au rachat d'Arm ___

Le titre du fabricant américain de cartes graphiques Nvidia a avancé de 1,54% à 251,08 dollars, après l'annulation de son projet de rachat du fabricant britannique de microprocesseurs Arm, appartenant au japonais Softbank. Sa capitalisation boursière a désormais dépassé celle de Facebook à 627 milliards de dollars.

L'aluminium proche de son record historique ___

Le cours de l'aluminium est monté mardi jusqu'à 3.236 dollars la tonne, se rapprochant ainsi de son record historique battu en juillet 2008: de quoi ravir Anglo American (+3,15% à 3.489,50 pence) à Londres et ArcelorMittal (+2,97% à 29,14 euros) à Paris.

Repli du pétrole, de l'euro et du bitcoin ___

Les prix du pétrole ont reculé, suspendus aux négociations sur le nucléaire iranien qui pourraient renverser l'état actuel de l'offre mondiale d'or noir.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a cédé 2,05%, pour finir à 90,78 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars a lui perdu a lui perdu 2,14% et clôturé à 89,36 dollars, repassant sous la barre symbolique des 90 dollars franchie il y a quelques jours.

Un euro s'échangeait pour 1,1420 dollar (-0,19%) vers 21H35 GMT.

Le bitcoin était stable à 44.227 dollars (+0,31%).

Les États-Unis ont annoncé mardi avoir récupéré plus de 94.000 bitcoins volés en 2016 à la plateforme d'échanges virtuels Bitfinex et évalués aujourd'hui à 3,6 milliards de dollars, un montant record pour une saisie judiciaire.

afp/rp