Montréal (awp/afp) - Le gouvernement canadien a promis lundi de continuer à soutenir le projet d'oléoduc Keystone XL entre le Canada et les Etats-Unis après que des médias canadiens ont dévoilé l'intention de Joe Biden de l'annuler dès son entrée en fonction.

L'annulation du décret permettant à l'oléoduc de traverser la frontière fera partie des mesures que doit annoncer Joe Biden mercredi, le jour de sa prise de fonction, selon des informations des chaînes canadiennes CBC et CTV diffusées dimanche.

"Le soutien de notre gouvernement au projet Keystone XL est de longue date et bien connu. Et nous continuons à le faire valoir auprès de nos collègues américains", a soutenu lundi Seamus O'Regan, ministre des Ressources naturelles.

Le projet permettra de "renforcer les relations énergétiques vitales entre le Canada et les Etats-Unis" et de créer "des milliers" d'emplois "pour les travailleurs des deux côtés de la frontière", a souligné le ministre canadien.

Le projet du groupe canadien TC Energy, de quelque 8 milliards de dollars américains (6,6 mds euros), doit permettre d'acheminer plus de 800.000 barils de pétrole par jour, sur près de 2.000 km, entre la province canadienne d'Alberta et les raffineries américaines du Golfe du Mexique.

Lancé en 2008, le projet a été bloqué par l'ex-président Barack Obama, puis autorisé par son successeur Donald Trump. Il est critiqué par les écologistes en raison de son impact sur les émissions de gaz à effet de serre.

"Ça serait, à notre avis, une grave erreur économique et stratégique" a jugé le Premier ministre de l'Alberta, Jason Kenney, lors d'un point presse.

"Si un précédent est créé, si le gouvernement américain peut mettre fin unilatéralement à des pipelines qui traversent la frontière et existent déjà", alors ce précédent pourrait s'appliquer aux "nombreux autres pipelines qui fournissent de l'énergie canadienne aux consommateurs américains", a-t-il regretté.

"Si le projet est annulé, cela représentera un coût d'environ 30 milliards de dollars pour l'économie albertaine d'ici 2030", a également déploré M. Kenney.

Cette province se trouve en plein marasme économique avec l'effondrement des prix du pétrole, conséquence notamment de la pandémie de coronavirus.

Dimanche, le chef du parti conservateur (opposition) Erin O'Toole a estimé qu'une telle décision allait "dévaster des milliers de familles canadiennes déjà durement touchées par la crise économique".

afp/al