Production mondiale en 2010 :
3.193,3 Mds de m3. Dont Etats-Unis : 19%, Russie : 18%, Canada : 5%, Iran : 4%, Qatar : 4%, Norvège : 3%.
Consommation mondiale en 2010 :
3.169 Mds de m3. Dont Etats-Unis : 22%, Russie : 13%, Iran : 4%, Chine : 3%, Canada : 3%, Royaume-Uni : 3%, Japon : 3%.
Echanges internationaux en 2010 :
975,2 Mds de m3.
Principaux pays exportateurs en 2010 :
Russie, Norvège, Qatar, Canada.
Principaux pays importateurs 2010 :
Etats-Unis, Japon, Allemagne, Italie.
Réserves mondiales prouvées fin 2010 :
187.100 milliards de m3. Dont Russie : 24%, Iran : 16%, Qatar : 14%, Arabie Saoudite : 4%, Turkménistan : 4%, Etats-Unis : 4%, Emirats Arabes Unis : 3%, Venezuela : 3%.
Cotation :
New York Mercantile Exchange (Nymex), en USD/million de BTU*.
Source :
BP Statistical Review of World Energy – juin 2011

* BTU = British thermal unit, mesure énergétique correspondant à un peu plus de 1 kilojoule.

Le développement du gaz naturel liquéfié et des gaz non conventionnels bouleverse le marché.

L’offre
Fin 2010, trois pays détenaient à eux seuls plus de la moitié des réserves prouvées de gaz naturel dans le monde : la Russie, l’Iran et le Qatar. 38% de la production sont concentrés sur les Etats-Unis et la Russie, tandis que la Russie, la Norvège et le Qatar assurent 40% des exportations. Le marché est bouleversé depuis quelques années par deux grands changements : le développement du gaz naturel liquéfié (GNL) d'une part, qui facilite les échanges internationaux indépendamment des réseaux de gazoducs existants ; et les gaz non conventionnels d'autre part, qui augmentent considérablement les réserves disponibles. Le GNL, que sa forme liquide rend transportable par bateau, a ainsi permis au Qatar, troisièmes réserves mondiales, de développer extrêmement rapidement son industrie gazière. Sa production a été multipliée par cinq entre 2000 et 2010, ce qui lui a permis de devenir le 3e exportateur mondial, avec 94,9 milliards de m3 mis sur le marché international en 2010, essentiellement à destination de l'Asie et de l'Europe. 80% des exportations du pays sont réalisées sous forme de GNL. Au niveau mondial, celui-ci concerne déjà 30% des échanges internationaux. Les gaz non conventionnels, en particulier le gaz de schiste, ont de leur côté permis aux Etats-Unis d'augmenter de 19% sa production ces cinq dernières années, et de plus de 50% ses réserves prouvées sur 10 ans. Les compagnies énergétiques prospectent activement ce type de gisements dans le monde entier, ce qui pourrait conduire à une augmentation considérable des ressources disponibles comme de la production dans les prochaines années.

La demande
24 % de la consommation énergétique globale provient du gaz naturel, deuxième énergie la plus consommée après le pétrole – un taux orienté à la hausse. Il est utilisé pour le chauffage, la production d’électricité et l’industrie. Il a des avantages de taille sur le pétrole : sa combustion est moins polluante, il est moins cher et ses réserves sont mieux réparties. Son inconvénient majeur, les contraintes de transport, s’estompe avec l’essor du GNL. La demande augmente dans les pays émergents et tout particulièrement, sans surprise, en Chine, où la consommation a été multipliée par 4,5 entre 2000 et 2010. Elle progresse aussi logiquement dans les pays qui ont développé leur production, comme le Qatar.

L’évolution
Depuis une dizaine d'années, la consommation mondiale croît à une vitesse de croisière moyenne de 3% par an, hormis en 2009 où elle a légèrement reculé et en 2010 elle s'est au contraire reprise de 7,4%. La production est sensiblement supérieure à la consommation depuis plusieurs années. Les nouvelles filières de production et de distribution contribuent à cet excédent qui pèse naturellement sur les prix. On assiste ainsi à une décorrélation entre les cours du gaz et ceux du pétrole, qui étaient auparavant liés. Entre début 2010 et fin 2011, les cours du gaz naturel à New York ont chuté pour passer de près de 8 dollars à 3 dollars ; sur la même période, ceux du pétrole WTI progressaient de plus de 20%.