Deux mois après son investiture, le président du Brésil a soumis sa proposition de réforme des retraites, tant attendue, à l'Assemblée Parlementaire très fragmentée avec la présence de 28 partis politiques. Le projet devrait maintenir l'optimisme des marchés à court terme, mais il s’agit d’un long processus d'amendements constitutionnels susceptibles d’en retarder l’approbation jusqu'à la mi-2019 ou plus tard.

En attendant, les paillettes brillent de mille feux sur l’indice Ibovespa qui enchaîne 11% de gains depuis le début d’année. Cette performance amplifie un excellent millésime 2018 (+17%), alors que pour la même période, l’ensemble de la planète finance ne voyait que du rouge. Les perspectives de privatisations des grandes compagnies publiques de l’énergie (projets cumulés de 20 milliards de dollars), afin de financer en partie les réformes dans l’éducation et la santé, font « exploser » à la hausse les valeurs concernées. Une dizaine de sociétés se valorisent de plus de 30% sur les deux derniers mois, telle Centrais Electricas Brasileiras (+60%), propulsant tout le secteur des services publics.

 

L'indice brésilien se montre tres performant depuis l'election de son nouveau Président

 
La huitième économie devrait subir un véritable traitement de choc avec la libéralisation de l’économie et les défis s’annoncent gigantesques. Le nouveau président avait pour slogan « Plus de Brésil, moins de Brasilia ». Il lui faudra l’appliquer sur le terrain, afin de réduire les 13% de chômage ainsi que les fortes inégalités sociales entraînant criminalité et instabilité politique, tout en résidant le déficit public (8% du PIB). Le parcours, s’il se veut ambitieux, parait semé d’embuches car il devra sillonner à travers toutes les aspirations fortes, apparues lors des élections. Sinon, au lendemain du « Carvanal »,  la samba pourrait rapidement laisser place à d’autres manifestations, cette fois-ci, moins festives.