WELLINGTON, 7 août (Reuters) - La banque centrale de Nouvelle-Zélande (RBNZ) a surpris les marchés mercredi en annonçant une baisse de 50 points de base, plus marquée qu'attendu, de son taux directeur et en expliquant qu'elle pourrait maintenir une politique très accommodante plus longtemps qu'anticipé face à la montée des risques économiques.

Le taux directeur (OCR, official cash rate) est ainsi ramené à 1%, son plus bas niveau historique. Il avait déjà été réduit d'un quart de point en mai et les marchés s'attendaient à une nouvelle baisse de même ampleur ce mercredi.

Sur le marché des changes, l'ampleur inattendue de l'assouplissement a fait chuter le dollar néo-zélandais au plus bas depuis le début 2016 tandis que les rendements des emprunts d'Etat affichaient des plus bas historiques.

"C'est une décision stupéfiante", a commenté Dominick Stephens, chef économiste de la banque Westpac, en notant que la RBNZ n'avait auparavant procédé à des baisses de 50 points de base qu'à trois reprises dans son histoire.

"La RBNZ semble essayer de prendre de l'avance avec la décision d'aujourd'hui", a-t-il ajouté. "Au vu de la volonté clairement affichée du Comité (de politique monétaire-ndlr) de réduire les taux, et de notre scénario intégrant un ralentissement supplémentaire de l'économie à court terme, nous prévoyons désormais une nouvelle baisse de 25 points de base en novembre."

Vers 05h30 GMT, le dollar néo-zélandais cédait plus de 1,8% face au dollar américain à 0,6404 et le rendement des emprunts d'Etat à dix ans perdait plus de 14 points de base à 1,188% après un plus bas à 1,148%.

Le rendement à deux ans est tombé à 0,81%, signe que le marché anticipe au moins une baisse supplémentaire du taux directeur.

La RBNZ elle-même estime à environ un tiers la probabilité d'un nouvel assouplissement de sa politique monétaire avant la fin de l'année et elle ne prévoit plus de remonter son taux directeur avant la fin 2021, soit plus tard que l'échéance évoquée récemment par la Banque de réserve d'Australie (RBA).

L'indice du climat des affaires en Nouvelle-Zélande est tombé en juillet à son plus bas niveau depuis 11 mois et la confiance du consommateur est en baisse. Si la croissance du produit intérieur brut (PIB) est légèrement remontée au premier trimestre, plusieurs indicateurs suggèrent une dégradation de la conjoncture.

(Praveen Menon et Charlotte Greenfield; Marc Angrand pour le service français)