Vendredi 20
septembre
Le point hebdo de l'investisseur
intro Profitant des nouvelles mesures de soutien des banquiers centraux, avec une baisse des taux annoncée par la BCE puis une par la Fed, les places boursières viennent d'accomplir une semaine en dents de scie, bon nombre d'indices parvenant néanmoins à se maintenir à proximité de leur record annuel ou historique. Les tensions géopolitiques au Moyen-Orient ont été contrebalancées par la baisse de 25 points de base de la Réserve Fédérale et les habillages de bilans de fin de trimestre. L'optimisme reste également de mise avant la reprise prochaine des pourparlers commerciaux sino-américains.
Indices

Sur la semaine écoulée, les écarts sont peu significatifs, les grands indices évoluant en ordre dispersé.
En Asie, le Nikkei a récupéré 0.4%, revenant sur ses plus hauts d'avril dernier, le Shanghai composite cède 0.8% alors que le Hang Seng décroche de 3%.

En Europe, le CAC40 a enregistré une performance hebdomadaire de +0.5%, inscrivant ainsi un nouveau record annuel, le Footsie gagne également 0.4% alors que le Dax fait du surplace. Les pays périphériques de la zone euro sont globalement flat sur la semaine.

Aux Etats-Unis, à l'heure de la rédaction de ce point, le Dow Jones perd 0.2%, le S&P500 et le Nasdaq100 progressent de 0.2%.
Matières premières

Les attaques de drones de samedi dernier à Abqaïq et Khurais, deux des principaux gisements pétroliers de l'Arabie saoudite, ont réduit de plus de la moitié la production saoudienne, ce qui correspond à 5% de l'offre mondiale. Ces événements ravivent les craintes d'un conflit dans la région, Ryad et Washington pointant du doigt le rôle de l'Iran dans ces attaques. Les cours du pétrole ont ainsi connu des hausses historiques (+14.6%) pour se traiter à ce jour vers 64.7 USD (Brent).

Du coté des métaux précieux, l'or maintient le cap haussier et s'échange à 1500 USD, alors que l'argent se négocie à 17.80 USD et le palladium à 1630 USD. Dans le compartiment des matières agricoles, le cacao vient de connaitre une accélération de ses prix en passant de 2100 à 2470 USD, après l'annonce conjointe de la Côte d'Ivoire et du Ghana de mettre un plafond sur la production de cacao (voir graphique).


Graphique du Cacao

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Marchés actions

JD Sports : Au sommet du Footsie

Fondé en 1981 avec un seul magasin dans le nord-ouest de l'Angleterre, JD Sports compte à ce jour plus de 2400 magasins sur l'ensemble de la planète.
Le plus gros détaillant de marques de sport au Royaume Uni a ciblé avec succès les jeunes consommateurs, qui sont adeptes des vêtements sportifs à la mode. Son taux de croissance et sa rentabilité fondamentale sont à l'origine d'un véritable succès boursier, générant ainsi la plus forte valorisation du Footsie sur 2019 (+90%).

Malgré le flou du Brexit, la société garde ses objectifs ambitieux pour cette année avec un bénéfice attendu de 424 millions de livres.
Fermeture des magasins peu performants, élargissement de sa gamme de vêtements et amélioration de ses marges lui confèrent des atouts pour sa profitabilité. La récente acquisition de la marque Footasylum est en cours d'examen par les autorités de régulation de la concurrence de la Grande-Bretagne et devrait lui procurer un avantage complémentaire. De plus, il est prévu d'ouvrir un nouvel entrepôt européen en Belgique pour éviter les perturbations du Brexit.

Le portefeuille PEA, géré par Surperformance, a par ailleurs, acquis ce titre en début d'année, société détectée par l'outil interne StockScreener.

Accélération du titre JD Sports

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Marché obligataire

Les banques centrales ont repris le chemin de l'assouplissement, la BCE a largement répondu aux attentes du marché, même si le rythme des achats s'est situé dans le bas de la fourchette des anticipations à 20 milliards d'euros. Outre-Atlantique, la Fed a également respecté le scénario privilégié, soit une baisse de son taux de base de 25 points. La fourchette est maintenant de 1,75% à 2%. Sept membres ont voté pour ces -0.25%, un membre pour une baisse de 0,5% et 2 personnes pour un statu quo.

Dans cet environnement, les rendements à dix ans évoluent sans grands changements. Les Bons du Trésor américain se traitent sur un rendement de 1.76%.
La stabilité se vérifie également sur les références européennes. Le Bund se négocie à -0.51% ainsi que l'OAT à -0.21%. Dans le sud de l'Europe, l'emprunt souverain espagnol (0.23%) et celui de l'Italie ( 0.86%) se traitent aussi à l'équilibre, les investisseurs étant toujours à la recherche de taux positifs.

En revanche, le dix ans britannique baisse à 0.64% tout comme la rémunération de la dette grecque qui tombe sur un plus bas historique à 1.33%.
Marché des changes

Alors que les grandes banques centrales n'ont pas spécialement surpris les opérateurs et en dépit d'une secousse notable sur le marché du pétrole, la volatilité se tasse encore un peu plus sur les changes. Les grandes parités répliquent donc les cours de la semaine passée, à l'image de l'EUR/USD qui oscille entre 1.10 et 1.11 USD.

De l'autre côté de la Manche, la livre sterling se trouve dopée par la récente intervention de Junker, qui n'exclut pas un accord avec le Royaume-Uni. La parité GBP/USD progresse de 200 points de base à 1.257, ainsi que l'EUR/GBP (0.88).
Les valeurs refuges, que sont le yen et le franc suisse, ressortent lentement des cibles de cambistes et cèdent un peu de terrain face aux devises majeurs. A ce jour, il faut 108 yens pour obtenir un dollar contre récemment 106.

De manière plus exotique, le réal brésilien subit la pression avec la baisse des taux de la banque centrale brésilienne, le couple USD / BRL monte à 4.16, soit +1000 points de base sur la séquence hebdomadaire (voir graphique).


Retour de la parité USD / BRL sur ses plus hauts

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Statistiques économiques

Comme anticipé ces dernières semaines, Jerome Powell a annoncé une baisse de 25 points de base du taux directeur de la Fed, le second réajustement en l'espace de deux mois afin de fournir une assurance contre les risques actuels dont la faiblesse de la croissance mondiale et les tensions commerciales. Il a néanmoins relevé ses prévisions de croissance pour cette année (à 2.2%) laissant craindre qu'il n'y aura pas d'autre baisse des taux d'ici la fin de l'année. Les prochaines décisions dépendront de l'évolution des données économiques mais la Fed reste "prête" à mener une politique plus agressive si nécessaire.
Pour le moment, la production industrielle a dépassé les attentes à 0.6%, les données concernant l'immobilier étaient toutes meilleures que prévu, tout comme l'indice PhillyFed.
En Europe, peu de statistiques étaient au programme. L'indice Zew allemand a surpris positivement (-22.5 contre -38 attendu) et l'indice CPI ressortait conforme aux anticipations en zone euro à 1%.

La semaine prochaine, les opérateurs prendront connaissance des indices PMI des deux côtés de l'Atlantique, de la croissance américaine pour le second trimestre (consensus 2%) et des commandes de biens durables (en dehors des traditionnelles publications hebdomadaires).
Les banques centrales poussent au mode "Risk On"

Les banques centrales viennent de poser le décor : un environnement monétaire qui redevient massivement accommodant. Dans un climat où les perspectives sont au ralentissement économique planétaire confirmé par L'OCDE, et où le protectionnisme pointe le bout de son nez, les mesures annoncées de deux côtés de l'Atlantique pourraient constituer un pilier pour l'économie mondiale. Certes, devant le conflit commercial larvé, la portée des annonces monétaires non conventionnelles devrait être limitée.
Le marché a donc obtenu l'équivalent de ses espérances dans l'épisode monétaire et se concentrera, dès lors, sur les tensions du Golfe Persique et leur impact sur les prix de l'or noir. En effet, un choc pétrolier serait fort à redouter en cas d'aggravation.
Pour l'heure, force est de constater que les configurations indicielles sur les actions demeurent positives et que les actes des banques centrales auront "déjà" servi à remettre les opérateurs en mode "Risk On".