À Paris, le CAC 40 a terminé sur un gain de 1,73% (96,43 points) à 5665,48 points, sa plus forte hausse en pourcentage sur une séance depuis le 8 août.

A Londres, le FTSE 100, freiné par l'appréciation de la livre sterling, qui désavantage les exportateurs, a progressé de 0,84% alors qu'à Francfort, le Dax, très exposé au thème du commerce international, affiche un bond de 2,86%.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 2,17%, le FTSEurofirst 300 1,89% et le Stoxx 600 2,31%, sa meilleure séance depuis le 4 janvier.

A Washington, Donald Trump doit recevoir à 18h45 GMT à la Maison blanche le vice-Premier ministre chinois Liu He, chef de file de la délégation chinoise venue participer à deux jours de discussions à haut niveau sur le commerce.

Alors que les Etats-Unis menacent toujours, officiellement, de relever mardi prochain les droits de douane sur 250 milliards de dollars de produits chinois, le président américain a salué sur Twitter des échanges "chaleureux".

Les investisseurs, s'ils ne croient pas réellement à l'imminence d'un accord global de règlement du différend commercial qui pèse sur les marchés depuis un an et demi, veulent croire à un début de rapprochement entre les deux premières économies mondiales.

"On voit depuis plusieurs mois que les entreprises souffrent de l'incertitude autour du commerce international et les marchés sont à l'affût de tout indice susceptible de lever cette incertitude", résume Scott Brown, chef économiste de Raymond James.

Sur le front du Brexit, le négociateur en chef de l'Union européenne, Michel Barnier, a entamé un nouveau cycle de négociations avec Londres, à moins d'une semaine du sommet européen des 17 et 18 octobre, considéré comme crucial pour éviter une sortie du Royaume-Uni de l'UE sans accord négocié.

Les discussions des derniers jours, notamment entre les gouvernements britanniques et irlandais, ont fait évoluer le jugement de nombreux investisseurs sur l'issue des négociations: Morgan Stanley estime désormais à 55% la probabilité d'un accord, contre 35% avant les derniers développements, JPMorgan à 50% contre 5%.

Sur l'ensemble de la semaine, le Stoxx 600 a gagné 1,99% et le CAC 40 parisien 3,23%, sa meilleure performance hebdomadaire depuis la mi-mars.

VALEURS

Le courant général favorable aux actions a profité d'une part aux secteurs européens les plus sensibles aux fluctuations des tensions commerciales, comme les hautes technologies, dont l'indice Stoxx a pris 4,72%, les matières premières (+4,68%) et l'automobile (+3,46%).

Mais la meilleure performance sectorielle du jour est pour le compartiment bancaire, dont l'indice de référence a bondi de 4,92%.

Les banques britanniques et irlandaises affichent des hausses plus spectaculaires encore, de 11,46% par exemple pour Royal Bank of Scotland ou 11,23% pour Bank of Ireland.

A Paris, Renault a pris 5,12% après la confirmation de la révocation de son directeur général, Thierry Bolloré.

A la baisse, Publicis a chuté de 14,51% et touché un plus bas de sept ans après un avertissement sur ses résultats. A Francfort, Hugo Boss a cédé 13,45%, le marché sanctionnant la révision à la baisse de la prévision de ventes.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi en nette hausse, le Dow Jones s'adjugeant 1,59%, le Standard & Poor's 500 1,53% et le Nasdaq Composite 1,97%.

Apple (+1,90%) a inscrit un nouveau record à 235,16 dollars.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, le moral des ménages a enregistré en octobre une amélioration inattendue selon les premiers résultats de l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan : son indice de confiance a progressé à 96,0 après 93,2 en septembre alors que les économistes et analystes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un chiffre en baisse à 92,0.

En Europe, l'inflation allemande aux normes européennes IPCH a été confirmée à 0,9% sur un an en septembre.

CHANGES

Le regain d'appétit pour les actifs risqués défavorise le dollar, qui cède 0,44% face à un panier de devises de référence, au plus bas depuis le 20 septembre.

Les monnaies sensibles aux tensions commerciales sont au contraire orientées à la hausse, à l'instar du dollar australien, qui a touché un plus haut de deux semaines face au dollar américain, et du yuan chinois, qui évolue au plus haut depuis trois semaines.

Mais la grande gagnante du jour est la livre sterling, qui s'apprécie de près de 2% face au dollar et de 1,6% face à l'euro.

La monnaie unique européenne s'adjuge 0,32% face au dollar à 1,1039 après un pic de trois semaines à 1,1062.

TAUX

La hausse des actions favorise celle des rendements obligataires en détournant les investisseurs des marchés de la dette.

Celui du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, a pris près de cinq points de base sur la journée pour finir à -0,442% après un pic à -0,427%, son plus haut niveau depuis le 1er août.

Sur le marché américain, le rendement à dix ans bondit de plus de neuf points à 1,7534%.

Mais la hausse la plus spectaculaire est pour le dix ans britannique puisqu'elle dépasse 12 points, à 0,707%. A l'opposé, son équivalent irlandais a cédé près de quatre points, l'espoir d'un accord sur le Brexit favorisant les achats de titres émis par Dublin.

PÉTROLE

Le marché pétrolier affiche sa plus forte hausse depuis la mi-septembre après l'annonce par les médias officiels iraniens d'une attaque de missiles visant un pétrolier de la Compagnie pétrolière nationale iranienne (NIOC), en mer Rouge.

Le Brent gagne 1,68% à 60,09 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) )1,44% à 54,32 dollars.

(Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)