par Clara Ferreira-Marques

La banque, détenue à 70% par l'Etat britannique après son renflouement par des fonds publics, a toutefois souligné qu'elle poursuivait son redressement, annonçant la nomination d'un banquier américain au poste de directeur financier ainsi qu'une série d'objectifs pour 2013.

"Il n'y aura pas de remède miracle. Il va y avoir deux années de dur labeur à la fois pour RBS et pour l'économie mondiale", a déclaré le directeur général, Stephen Hester, lors d'une conférence téléphonique.

"Cela va être un marathon, pas un sprint", a-t-il ajouté.

A 08h30 GMT, l'action de RBS chutait de 15,4% à 45,17 pence, après avoir fortement progressé au cours des deux séances précédentes. Les investisseurs ont été déçus par le ton prudent adopté par la banque.

Sur le marché des devises, la livre a perdu plus de 0,2% face au dollar à 1,6722 dollar après la publication des résultats de RBS.

"C'est décevant", commente Neil Jones de la Mizuho Corporate Bank à Londres. "Les courtiers s'attendaient à un chiffre dans le vert (...) C'est un encouragement de plus à vendre des sterlings sur les positions courtes".

LA REPRISE PRENDRA DU TEMPS

La perte annoncée par la banque se compare à une perte nette de 827 millions de livres au premier semestre 2008.

Sa concurrente britannique Lloyds Banking Group a estimé cette semaine avoir passé le pire pour les créances douteuses et évoqué la possibilité d'une reprise.

Les créances douteuses de RBS ont atteint 7,5 milliards de livres au premier semestre.

RBS s'est montrée plus prudente et elle a prévenu que ses résultats risquaient de ne pas être bons au cours des deux prochaines années.

"Le résultat d'ensemble pourrait ne pas s'améliorer de façon significative avant 2011 et une reprise totale prendra du temps", a souligné le directeur général.

Au premier semestre, l'activité dite "centrale" de la banque, c'est-à-dire hors actifs à céder, a vu son résultat d'exploitation s'améliorer. Il est passé de 4,7 milliards au premier semestre 2008 à 6,3 milliards au premier semestre 2009.

Les activités à céder ont accusé une perte de 9,6 milliards de livres.

L'activité banque d'affaires, Global Banking and Markets, affiche un profit semestriel de 4,87 milliards de livres après pertes pour dépréciations. L'amélioration du contexte a aussi profité à ses concurrentes Barclays et HSBC.

En revanche, la banque pour les particuliers et les entreprises a été affectée par une hausse des créances douteuses.

La banque publique a nommé au poste de directeur financier Bruce Van Saun, qui occupait les mêmes fonctions à la Bank of New York Mellon, achevant ainsi le remaniement de son équipe de direction.

RBS s'est par ailleurs fixé une série d'objectifs pour 2013, dont une rentabilité des fonds propres d'au moins 15%.

Avec Myles Neligan et Steve Slater, version française Danielle Rouquié et Gwénaëlle Barzic