par Ellis Mnyandu

Alcoa ouvre de manière non officielle jeudi le bal des résultats du premier trimestre. Le producteur d'aluminium devrait publier une nouvelle perte trimestrielle et ses prévisions seront un élément clé pour déterminer le sentiment des investisseurs.

Alcoa subit notamment la chute de près de 10% du prix de l'aluminium depuis le début de l'année.

Selon les dernières données de Thomson Reuters, les résultats de sociétés devraient baisser en moyenne de 36,6% sur un an, marquant la période la plus longue de recul depuis 1998, date à laquelle Thomson Reuters a commencé à récolter ces données.

Dans cette semaine écourtée, avec des marchés fermés le 10 avril pour cause de vendredi saint, les volumes d'échanges pourraient être limités, avec une volatilité accrue.

Elle pourrait marquer la cinquième semaine d'affilée de progression des marchés. Les investisseurs ont en effet apprécié ces dernières semaines une série d'indicateurs économiques suggérant que la récession donnait des signes d'atténuation.

L'indice boursier S&P 500 a clôturé vendredi dernier en hausse de 24,5% par rapport à un plus bas de 12 ans touché début mars.

L'indice Dow Jones a lui connu sa plus forte progression sur quatre semaines depuis 1933. Le Dow a terminé vendredi au-dessus des 8.000 pour la première fois depuis début février.

Sur la seule semaine dernière, le Dow a gagné 3,1%, le S&P 500 3,3% et l'indice Nasdaq 5%.

"Je pense que nous avons encore un peu de place pour une hausse", estime William Stone, chez PNC Wealth Management. "Nous semblons avoir entamé un 'traitement médical' de mars à début avril et avoir écarté certains chiffres négatifs".

"Ce traitement consiste à avoir des perspectives économiques suffisamment dégradées pour que certains chiffres, aussi mauvais soient-ils, apparaissent légèrement meilleurs que prévu", ajoute Stone.

Les investisseurs ont notamment accueilli avec calme les derniers chiffres officiels de l'emploi publiés vendredi, avec un taux de chômage qui a atteint 8,5% en mars, à un plus haut de 25 ans.

MINUTES DE LA FED

Les investisseurs prendront notamment connaissance vendredi prochain du compte-rendu de la réunion de la Réserve fédérale américaine des 17-18 mars dernier, durant laquelle il a été décidé d'injecter 1.000 milliards de dollars de plus dans l'économie américaine, en rachetant en particulier des emprunts d'Etat pour la première fois depuis les années 1960.

Jeudi, le gouvernement publiera les derniers chiffres hebdomadaires du chômage et celui du solde de la balance commerciale pour février.

Certains investisseurs craignent cependant que la récente hausse des marchés ne soit pas pérenne.

"Nous pensons qu'un repli vers les 750-775 points pour le S&P 500 est le type de plus bas final qu'on peut s'attendre à voir", écrit ainsi dans une note à ses clients Thomas Lee, stratège actions américaines chez JPMorgan.

Avec Lea Schnurr et Chuck Mikolajczak, version française Stanislas Dembinski