par Mia Shanley et Sven Nordenstam

Nordea s'est montrée, comme d'autres de ses concurrentes nordiques, à la fois optimiste et prudente en déclarant que les pertes liées aux créances avaient augmenté à un rythme plus lent avec la stabilisation économique observée sur ses marchés locaux. Elle n'a en revanche pas donné de prévisions pour la zone, très touchée, de la Baltique, où son exposition est plus faible que celle de ses concurrentes Swedbank et SEB.

Nordea, qui a enregistré un bénéfice opérationnel trimestriel supérieur aux attentes du marché, à 832 millions d'euros, a indiqué que les pertes de crédit resteraient au même niveau pour l'ensemble de l'année, avec pour le troisième trimestre une perte nette liée aux prêts ressortie à 358 millions d'euros, contre 495 millions prévus. La banque a cependant prévenu qu'il y avait toujours un risque que ces pertes s'alourdissent.

Nordea a en outre répété que ses bénéfices hors pertes de crédit seraient plus élevés cette année qu'en 2008. "Globalement, les niveaux de risque sont plus bas, mais l'incertitude sur la force de la reprise économique reste élevée," a dit Christian Clausen, directeur général de Nordea, dans un communiqué.

Pour Matti Ahokas, analyste chez Handelsbanken, les résultats de Nordea semblent solides. "Les attentes étaient certainement plus élevées en raison de la bonne qualité du crédit des entreprises qui a été publiée jusqu'ici. Cela reste un ensemble de résultats très stable, solide sur toutes les lignes."

De son côté Handelsbanken a également affiché des résultats au-dessus des attentes du marché au troisième trimestre, avec un bénéfice opérationnel de 3,3 milliards de couronnes suédoises (319 millions d'euros) et des pertes de crédit de 866 millions de couronnes, contre respectivement 2,9 milliards et 1,3 milliard anticipés par les analystes.

Ces publications surviennent alors que Swedbank a également fait état la semaine dernière d'un ralentissement de ses pertes de crédit et que SEB a enregistré un résultat opérationnel supérieur aux prévisions.

La crise financière mondiale n'a pas épargné les banques scandinaves, notamment celles ayant d'importants portefeuilles de crédit en Lettonie, en Lituanie, en Estonie, pays qui ont subi des retournements économiques particulièrement forts avec des contractions du PIB à deux chiffres.

Nordea et Handelsbanken n'ont néanmoins pas trop souffert dans les pays baltes, où la première ne réalise que 3% de son activité de crédit tandis que la seconde n'y a aucune exposition.

En Bourse, la réaction des investisseurs n'est toutefois pas similaire pour les deux établissements. L'action Nordea gagnait en effet 2,55%, à 76,30 couronnes à 9h43 GMT; tandis que le titre Handelsbanken reculait de 2,7%, à 187,60 couronnes.

Un trader a en effet expliqué que pour Handelsbanken, bien que les résultats concernant les pertes de crédit soient bons, ceux-ci avaient été compensés par une baisse plus forte que prévue et inexpliquée des plus-values financières.

Version française Alexandre Boksenbaum-Granier