Zurich (awp) - Le conglomérat industriel ABB a bouclé le 3e trimestre sur des résultats en hausse et supérieurs aux attentes du marché à tous les niveaux . Le géant zurichois de l'électrotechnique, qui estime toujours que 2017 sera "une année de transition", est en bonne voie pour réaliser des économies substantielles, sans toutefois s'aventurer sur le terrain des prévisions chiffrées. A la Bourse suisse, l'action a été portée aux nues par les investisseurs.

Entre juillet et septembre, les entrées de commandes ont progressé de 8% à 8,16 mrd USD. Les ventes se sont montées à 8,72 mrd, soit 6% de mieux qu'un an plus tôt. Sur une base comparable - ajustée des effets de change, de cession et d'acquisition - la croissance du chiffre d'affaires est ramenée à 3%, précise le groupe jeudi dans un communiqué.

En termes de rentabilité, l'Ebita opérationnel a progressé de 6% en rythme annuel à 1,12 mrd USD, pour une marge correspondante de 12,9%, en hausse de 10 points de base (pb) par rapport au 3e trimestre 2016.

Le bénéfice net a progressé de 1% à 571 mio USD, alors que les spécialistes s'attendaient à une nette contraction. Sur les neuf premiers mois de l'exercice, le groupe zurichois affiche toujours un bond de près d'un quart de ses gains (+23%) à 1,82 mrd.

La copie rendue par ABB dépasse les projections des analystes consultés par AWP à tous les niveaux, en particulier le résultat net, pour lequel les spécialistes avaient en moyenne anticipé une baisse sous la barre des 550 mio USD.

"Nous avons encore développé la dynamique de croissance" a déclaré jeudi en téléconférence le directeur général (CEO) d'ABB, Ulrich Spiesshofer, qui a affiché sa confiance de voir celle-ci au rendez-vous également en 2018. Selon lui, les résultats trimestriels illustrent le bien-fondé du repositionnement du groupe vers des activités à marge élevée, une tendance que le CEO espère bien voir se poursuivre à l'avenir.

PLUS "SÉLECTIF" SUR LES CONTRATS

Interpellé sur le repli des commandes dans la division Réseaux électriques, le patron d'ABB a insisté sur le fait que "la division sort d'une phase de transformation importante, où les contrats ont été acceptés de manière plus sélective".

Revenant sur l'érosion des marges de la division Robotique et systèmes d'entraînement, le CEO a indiqué que des mesures d'optimisation ont été prises et que les prix vont être relevés.

Le patron d'ABB s'est défendu face au reproche d'ouvrir un nouveau chantier avec la reprise de GE Industrial Solutions, annoncée fin septembre, estimant au contraire qu'il s'agit "d'une excellente opportunité pour ABB". Cette acquisition permet notamment au groupe de devenir le numéro deux dans le marché des produits d'électrification.

M. Spiesshofer a également assuré qu'ABB dispose d'un "plan détaillé" pour améliorer la rentabilité diluée suite à l'acquisition, et que la transaction avait été synonyme de soulagement tant pour les clients que pour les collaborateurs de GE.

L'intégration du spécialiste autrichien de l'automatisation Bernecker + Rainer Industrie-Elektronik (B&R), annoncée en avril dernier, se déroule comme prévu.

WHITE COLLAR DANS LES CLOUS

Pour la suite de l'exercice, la direction d'ABB se veut optimiste, malgré les incertitudes persistantes et les tensions géopolitiques dans les différentes parties du globe, mais comme à son habitude elle n'a pas souhaité s'aventurer sur le terrain des objectifs chiffrés.

Le groupe est en bonne voie pour atteindre les 1,3 mrd USD d'économies visées dans le cadre de son programme White Collar. Débuté en 2015, celui-ci prévoyait de réduire les frais généraux à 1 mrd USD à l'horizon 2017, un objectif relevé à 1,3 mrd en 2016. La facture du programme, initialement devisé à 1,2 mrd USD, devrait finalement s'alléger de 240 mio USD, à en croire le CEO.

La communauté financière salue le robuste partiel du groupe zurichois, mais met en avant les facteurs exogènes pour expliquer - du moins en partie - sa surperformance par rapport aux projections.

Dans une note, UBS suppose qu'ABB a essentiellement profité d'effets de change favorables. Même son de cloche du côté de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), qui évoque un trimestre légèrement supérieur aux attentes, et une dynamique à mettre au crédit - en plus des effets des devises - à celui des acquisitions.

Vontobel souligne les facteurs macroéconomiques favorables, susceptibles à terme de doper les commandes, les ventes et la rentabilité, grâce également à la réduction de la base de coûts.

A la Bourse, l'action ABB a terminé sur un gain de 2,26% à 25,32 CHF, dans un SMI en hausse de 1,28%.

buc/al/lk