Zurich (awp) - ABB a dégagé des résultats en baisse au 3e trimestre. La chute à deux chiffres de pourcentage des entrées de commandes a été en particulier pointée du doigt par les analystes. Le groupe d'ingénierie a également présenté son nouveau directeur financier. En fin de matinée, l'action était malmenée et détenait la lanterne rouge au niveau du SMI.

Durant la période sous revue, le chiffre d'affaires a reculé de 3% sur un an à 8,26 mrd USD et les entrées de commandes ont plongé de 14% à 7,53 mrd, indique ABB jeudi.

En outre, le résultat d'exploitation (Ebita) a fléchi de 3% à 1,05 mrd USD, mais la marge afférente a grappillé 0,1 point de pourcentage à 12,6%. Le bénéfice net a abandonné 2% à 568 mio, précise le communiqué.

Le carnet de commandes à fin septembre s'est établi 24,56 mrd USD, un recul de 3% en comparaison annuelle.

A l'exception du bénéfice net, les autres résultats sont inférieurs aux prévisions du consensus AWP. Les analystes tablaient sur des entrées de commandes de 8,36 mrd USD, des recettes de 8,36 mrd, un Ebita de 1,096 mrd et un bénéfice net de 551 mio USD.

Les régions dans leur ensemble ont cédé du terrain. L'Europe s'est montrée plus faible en raison de la croissance modérée et des incertitudes liées au Brexit. La prochaine élection présidentielle a aussi freiné les investissements aux Etats-Unis.

La région Asie, Moyen-Orient et Afrique (Amea) s'est développée de manière contrastée. La progression des entrées de commandes en Inde n'a pas pu contrecarrer la faiblesse de la Chine et des Emirats Arabes Unis.

Toutes les divisions du groupe ont engrangé moins de recettes et d'entrées de commandes. Les secteurs d'Automation industrielle et Power Grids ont particulièrement souffert avec une chute de 22% chacun du côté des commandes.

Le conglomérat zurichois ne donne pas de prévisions pour 2016 et a uniquement souligné que les incertitudes continuaient de peser sur la marche des affaires. En Chine, la croissance devrait se poursuivre mais à un rythme moins soutenu qu'en 2015.

"Après l'importante baisse du marché chinois, une stabilisation est en vue", a déclaré le directeur général (CEO) Ulrich Spiesshofer lors d'une conférence téléphonique jeudi. Il estime aussi que "le creux de la vague a été atteint" dans l'Empire du Milieu.

Le géant de l'ingénierie a nommé Timo Ihamuotila au poste de directeur financier (CFO) et membre de la direction à partir du 1er avril 2017. M. Ihamuotila succède à Eric Elzvik, après avoir occupé le même poste chez Nokia depuis 2009.

Revenant sur son prochain départ lors de la conférence, M. Elzvik a déclaré qu'après 32 ans de service au sein du conglomérat, le temps était venu de partir. La décision, selon lui, a été prise de commun accord avec le CEO.

Morgan Stanley interprète la nomination du nouveau directeur financier Timo Ihamuotila comme un changement de direction vers le numérique et un autre style de gestion.

BAISSE DES COMMANDES POINTÉS DU DOIGT

La dégringolade des entrées de commandes inquiète en particulier Deutsche Bank. L'établissement n'est pas davantage convaincu par la faible amélioration de la marge Ebita et qualifie le départ du directeur financier Eric Elvik de "grande perte" pour ABB. La banque s'attend à ce que ses confrères revoient à la baisse leurs prévisions de 2-3%.

Vontobel est également déçu des résultats, surtout en tenant compte de la base de comparaison plutôt favorable. L'analyste estime que les vents contraires sont devenus plus forts. La banque craint que le creux de la vague n'ait pas encore été atteint et que les efforts opérationnels entrepris par l'entreprise ne soient remis en question pour un certain temps par la conjoncture difficile.

L'analyste de la banque zurichoise abaisse sa recommandation pour le titre à "hold" contre "buy" auparavant. L'objectif de cours de 23 CHF est mis sous révision négative. Il rappelle aussi que le titre a bondi de 27% depuis le début de l'année.

Vers 11h50, avec une perte de 6,6% à 20,56 CHF, ABB était la lanterne rouge des blue chips. Le SMI quant à lui cédait quelque 0,07%

lk/al/fr