Zurich (awp) - ABB est ressorti secoué, mais a dans l'ensemble bien résisté au choc de la pandémie de coronavirus. Le groupe a réussi à battre largement les attentes des analystes interrogés par AWP pour ses résultats au premier trimestre.

Les entrées de commandes ont reculé de 4% à 7,3 milliards de dollars par comparaison à la même période en 2019, mais les analystes tablaient sur 6,4 milliards seulement, selon un communiqué paru mardi.

Même scénario pour le chiffre d'affaires, en baisse de 9% à 6,2 milliards, contre 6,0 milliards pour le consensus. Quant au résultat opérationnel (Ebitda), il est ressorti sur une dégringolade de 17% à 636 millions de dollars, nettement mieux que les 562 millions escomptés.

A 376 millions de dollars, le bénéfice net a dévissé de 30%, mais le consensus AWP n'anticipait guère plus de 223 millions.

La direction explique que dans le contexte de la pandémie de Covid-19, les entrées de commandes ont été robustes au premier trimestre. Toutefois, les revenus ont diminué dans tous les secteurs d'activité, car la demande de produits d'abord en Chine, puis dans d'autres parties du monde, a souffert.

Les installations de systèmes et les activités de services ont été entravées par des restrictions de mobilité. Ces développements ont exercé une pression sur les marges d'exploitation de toutes les unités d'affaires, d'autant plus que certains coûts sont absolument nécessaires pour le maintien des activités de l'entreprise.

Dans ce contexte difficile, les divisions Automation industrielle et "Drive Technology" se sont révélées les moteurs de la croissance. Elles peuvent se targuer d'avoir enregistré de "grosses commandes". Sur le plan géographique l'Europe et les Amériques ont généré de meilleurs résultats que l'Asie, le Moyen-Orient et l'Afrique.

Avec la crise du coronavirus, ABB anticipe une baisse des entrées de commandes, du chiffre d'affaires et des marges sur les bénéfices pour le second trimestre 2020. Reste à savoir quelle sera l'évolution des affaires au deuxième semestre de l'exercice, s'est interrogé le nouveau directeur général du groupe, Björn Rosengren, lors d'une conférence téléphonique.

Rachat d'actions

Pour faire face à ce déclin potentiel, le patron d'ABB veut réduire les coûts, ajuster les capacités et repousser à plus tard les investissements nécessaires, sans pour autant livrer plus de détails. Il a ajouté qu'à quelques exceptions près le chômage partiel n'a pas encore été introduit, ni en Suisse, ni en Allemagne, ni en Autriche.

Il préfère soigner le traitement des entrées de commandes faites au cours du premier trimestre. Suite au processus de décentralisation mis en place avant son arrivée au sein du groupe industriel, les différentes unités opérationnelles se doivent de définir elles-mêmes les mesures à prendre en vue de diminuer les coûts. Mais en fonction de l'évolution de la situation d'autres mesures ne sont pas à exclure.

ABB entend respecter son objectif de se séparer de la division des réseaux électriques (Power Grid) d'ici la fin du deuxième trimestre et compte utiliser le produit net de la transaction pour racheter des actions. Un rachat qui devrait se faire "de manière efficace et responsable, en tenant compte des circonstances du moment".

Le directeur financier, Timo Ihamuotila, a précisé que l'épidémie du coronavirus n'affectera pas le prix de vente de Power Grid au groupe Hitachi. Elle devrait rapporter entre 7,6 à 7,8 milliards de dollars.

A la Bourse, l'action ABB a terminé sur un gain de 5,3% à 18,3 francs suisses, dans un SMI en hausse de 1,34%.

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