Zurich (awp) - Le conglomérat d'ingénierie ABB a enregistré au deuxième partiel de 2018 un chiffre d'affaires en hausse de 5% à 8,89 milliards de dollars, porté notamment par des effets de changes positifs. Les entrées de commandes ont pour leur part bondi de 14% à 9,48 milliards.

Le groupe zurichois a en outre amélioré sa rentabilité avec un excédent d'exploitation (Ebita) de 1,17 milliard de dollars, en hausse de 12%. Le bénéfice net a gagné 30% pour atteindre 681 millions, a-t-il indiqué jeudi dans un communiqué.

Si les recettes manquent assez largement le montant des 9,03 milliards articulés en moyenne par les analystes consultés par AWP, les entrées de commandes, l'Ebita et le bénéfice net s'inscrivent confortablement au delà du consensus.

Power Grids en convalescence

Handicapé par un carnet d'ordres dégarni sur l'entame de la période, l'unité Power Grids (réseaux électriques) a essuyé un tassement de 6% des revenus à 2,35 milliards. Les entrées de commandes ont toutefois rebondi de 6% à 2,58 milliards.

Electrification Products, qui englobe l'ensemble des dispositifs de raccordement et de transformation de courant, a vu son chiffre d'affaires progresser de 7% à 2,67 milliards et ses entrées de commande enfler de 9% à 2,73 milliards.

Relativement modestes au regard de l'envergure de la multinationale, les outils d'automatisation industrielle (Industrial Automation) ont vu leur contribution bondir de 17% à 1,84 milliard. La demande a décollé de plus d'un tiers pour représenter 2,01 milliards.

Les solutions robotiques et de traction (Robotics and Motion) ont généré des recettes en hausse de 11% à 2,32 milliards, pour des entrées de commandes étoffées de 15% à 2,54 milliards.

Sur l'ensemble du premier semestre, le spécialiste des techniques énergétiques et d'automation affiche une croissance de 7% à 16,31 milliards de dollars, assortie d'un Ebita amélioré de 12% à 2,23 milliards. Le bénéfice net en revanche a stagné à 1,25 milliards.

Perspectives vagues

La direction ne s'aventure pas sur le terrain des perspectives chiffrées pour la suite de l'exercice. "Je suis convaincu que nous parviendrons à continuer d'améliorer la rentabilité opérationnelle" a toutefois assuré le directeur général Ulrich Spiesshofer en conférence téléphonique. La patron table par ailleurs sur une poursuite de la croissance en seconde moitié d'année, sauf imprévus.

Une mise en application par les Etats-Unis de barrières douanières sur l'acier constituerait ainsi un handicap pour l'entreprise, qui s'estime néanmoins relativement couverte contre un tel risque de par sa répartition géographique.

Les analystes accueillent un trimestre charnière sur la voie du rétablissement pour ABB. Goldman Sachs relève ainsi qu'en plus d'une robuste accélération de la demande, le groupe zurichois est parvenu à dégager sa meilleure extension de marges depuis deux ans. La colosse bancaire américain en déduit que les mesures d'optimisation portent leurs fruits et que l'inflation redoutée des matières premières demeure sous contrôle.

Deutsche Bank estime que les grosses commandes ont désormais franchi le creux de la vague et semblent prêtes à reprendre du poil de la bête. L'optimisation du portefeuille et des processus ont repositionné l'entreprise sur la bonne voie, poursuit la banque francfortoise.

Julius Bär souligne que la croissance demeure une question sensible pour ABB, nombre de ses concurrents affichant de meilleures prédispositions. Vontobel affiche aussi une confiance toute relative dans les perspectives de la multinationale. Le dépassement des attentes du marché répond essentiellement à l'abaissement de ces dernières.

Les détenteurs de capitaux n'avaient apparemment cure des quelques critiques énoncées par les analystes. Le titre ABB a terminé la séance sur un gain de 2,8% à 22,59 francs suisses tandis que le SMI a fini quasiment à l'équilibre (-0,05%).

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