Zurich (awp) - ABB va être dirigé par un Suédois. Björn Rosengren deviendra le nouveau directeur général du géant zurichois de l'électrotechnique à partir du 1er mars 2020. Il succède à Ulrich Spiesshofer, qui avait quitté précipitamment l'entreprise en avril. Le plus gros actionnaire d'ABB a salué cette arrivée.

Le conseil d'administration a fait savoir dans la nuit de dimanche à lundi qu'il avait choisi à l'unanimité Björn Rosengren. L'homme âgé de 60 ans est actuellement président et directeur général de Sandvik, un groupe d'ingénierie basé à Stockholm. Il rejoindra ABB dès le 1er février avant de prendre ses nouvelles fonctions un mois plus tard.

"Le conseil est convaincu que Björn Rosengren est le meilleur candidat à ce poste. Il sait comment mettre en place des organisations décentralisées (...). Ensemble, avec notre équipe de direction forte, il conduira la stratégie d'ABB et apportera de la valeur à long terme à toutes nos parties prenantes", a indiqué le président Peter Voser, cité dans le communiqué de presse.

M. Voser, qui dirige l'entreprise par intérim, reprendra ses fonctions de président d'ABB au 1er mars 2020.

L'Argovien s'est également fendu d'un tweet dans lequel il loue les qualités de son successeur comme CEO. "En tant que manager très expérimenté et ayant fait ses preuves en dirigeant des entreprises industrielles, Björn apporte exactement les compétences managériales dont ABB a besoin durant sa période de transformation."

Satisfaction du plus gros actionnaire

Le plus important actionnaire du spécialiste de l'automation, Investor AB, a salué cette nomination. "Nous soutenons pleinement la nouvelle orientation stratégique d'ABB avec une structure organisationnelle simplifiée et décentralisée, avec l'accent mis sur la création de valeur au client dans les quatre divisions Electrification, Industrial Automation, Motion et Robotics & Discrete Automation". La société d'investissement suédoise détient 11,2% du capital et des votes d'ABB.

En avril, Ulrich Spiesshofer, patron d'ABB depuis septembre 2013, avait quitté à la surprise générale et avec effet immédiat le géant zurichois de l'électrotechnique. Peu de détails avaient filtré sur les raisons de ce départ. Après avoir servi le groupe durant près de 15 ans, M. Spiesshofer avait indiqué qu'il souhaitait s'accorder un peu de temps avant d'ouvrir un nouveau chapitre de sa vie professionnelle.

De son côté, Peter Voser avait révélé que la décision a été prise rapidement, lors d'une séance du conseil d'administration. Les discussions avaient porté sur la manière dont le groupe, présent dans plus de 100 pays et comptant 147'000 employés, devait être dirigé à l'avenir.

Au deuxième trimestre, ABB a vu sa rentabilité plonger, conséquence de la vente à perte de son activité dans les onduleurs solaires. Affichant des ventes et des commandes en hausse, le géant zurichois de l'électrotechnique n'a pu dégager qu'un petit bénéfice net de 64 millions de dollars, 91% de moins que douze mois auparavant.

Le chiffre d'affaires s'est étoffé de 7% à 7,2 milliards de dollars. Exprimée en devises locales, la croissance s'est hissée à 2%. La bonne tenue des ventes dans les divisions Electrification, Automation industrielle et moteurs a permis de compenser la performance plus faible du segment Robotique et automation. Les entrées de commandes ont gagné 4% à 7,4 milliards de dollars.

La finalisation de la vente de la division d'équipements pour réseaux électriques (Power Grids) à son homologue japonais Hitachi est attendue au premier semestre 2020. Les actionnaires, comme l'activiste Cevian, avaient plaidé pour ce désinvestissement.

Vers 08h20, l'action ABB prenait la tête du SMI avant-Bourse, progressant de 1,2% dans un SMI en hausse de 0,34%, selon les indications préalables compilées par la banque Julius Bär.

ck/al