Rome (awp/afp) - Le groupe autoroutier italien Atlantia évaluera une éventuelle modification de son OPA sur l'espagnol Abertis "seulement" quand la contre-OPA lancée par ACS-Hochtief sera approuvée par la CNMV, l'autorité de la Bourse de Madrid, a indiqué son patron mercredi.

Cette "évaluation", "nous pourrons la faire seulement quand sera approuvée l'offre concurrente" par la CNMV, a déclaré Giovanni Castellucci, lors de l'assemblée générale d'Atlantia, convoquée à Rome pour voter le prolongement de la procédure d'OPA, jusqu'au 30 novembre prochain.

Il a néanmoins indiqué ne pas voir de contradiction "entre la valeur de l'offre" d'Atlantia, fixée à 16,50 euros par action, et "le prix attribué par le marché (à Abertis, autour de 19 euros, NDLR), qui devrait inclure d'éventuelles synergies" en cas de fusion.

L'offre d'Atlantia valorise Abertis à 16,3 milliards d'euros.

Les analystes s'attendent généralement à une amélioration de l'offre à un chiffre proche de 19 euros par action.

La société Hochtief, filiale allemande du géant espagnol de la construction ACS, a annoncé de son côté lundi soir avoir décidé de déduire de son offre le dividende brut offert par Abertis à ses actionnaires pour l'exercice 2017, soit 0,40 euros par action.

Par conséquent, l'offre fixée au départ à 18,76 euros par action "sera réduite à 18,36 euros par action" si le paiement du dividende est approuvé par l'assemblée générale d'Abertis.

Cette offre valorise Abertis à 18,18 milliards d'euros, contre 18,58 milliards précédemment.

La presse espagnole évoque des difficultés d'Hochtief pour financer son OPA, accentuées par le récent recul en bourse de son action, alors qu'une partie de l'offre consiste en un échange d'actions Hochtief contre des actions Abertis.

La bataille d'OPA, qui vise à créer un géant mondial des autoroutes, traîne en longueur depuis le lancement mi-mai de l'offre d'Atlantia, suivie en octobre de la contre-offre d'ACS.

En cause principalement, les réticences de Madrid à autoriser l'opération, en raison du risque de passage sous contrôle étranger de la société satellitaire Hispasat, dont le premier actionnaire est Abertis. Hispasat est considérée comme stratégique par Madrid car elle gère l'essentiel des communications gouvernementales espagnoles.

Mais Abertis a annoncé qu'il demanderait le 13 mars à ses actionnaires de voter la vente d'Hispasat à une autre société espagnole, ce qui pourrait faciliter l'OPA lancée par Atlantia.

Abertis se présente comme "le premier gestionnaire d'autoroutes au monde - avec plus de 8.300 km dans 12 pays d'Europe et d'Amérique".

afp/rp