Le groupe bancaire ABN Amro a annoncé mercredi qu'il allait mettre un terme à toutes ses opérations de financement des matières premières, afin de réduire son profil de risque et pour concentrer ses activités sur le nord-ouest de l'Europe.

Exception faite des activités de compensation, la banque néerlandaise va donc quitter les États-Unis, l'Asie, l'Australie et le Brésil, un virage stratégique qui concerne environ 45% de ses prêts à la clientèle d'entreprise, d'une valeur de 18 milliards d'euros.

"Nous servirons nos clients sur les segments où nous sommes capables de réaliser des économies d'échelle et nous allons donc nous concentrer sur les Pays-Bas et le nord-ouest de l'Europe", a déclaré le directeur général du groupe, Robert Swaak.

Quelques minutes après l'ouverture de la Bourse d'Amsterdam, l'action ABN Amro gagnait 3,26%.

Plusieurs autres banques européennes sont en train de repenser leurs opérations de financement. Natixis a ainsi choisi de fusionner ses activités de crédit dans les secteurs des matières premières et des infrastructures tandis que BNP Paribas, frappée par de lourdes pertes dans le secteur de l'énergie, a préféré se tourner vers des initiatives de financement plus respectueuses de l'environnement.

Au deuxième trimestre, ABN Amro a affiché une perte nette de cinq millions d'euros, due à d'importantes charges de dépréciation liées à l'effondrement des cours du pétrole.

Les analystes tablaient quant à eux sur une perte de 46 millions d'euros en moyenne, après que la banque néerlandaise a enregistré un bénéfice de 693 millions d'euros un an plus tôt.

Environ 800 employés devraient perdre leur emploi suivant la cessation de ces activités au cours des trois à quatre prochaines années, a précisé la société néerlandaise.

(Bart Meijer; version française Juliette Portala, édité par Henri-Pierre André et)