Le bénéfice net de la banque néerlandaise a reculé de 42%, à 316 millions d'euros, sur les trois derniers mois 2018 contre 542 millions il y a un an et une prévision moyenne des analystes interrogés par Reuters de 446 millions.

Le titre du groupe, dont l'Etat néerlandais reste le premier actionnaire, abandonnait 7,21% à 20,32 euros vers 12h00 GMT à la Bourse d'Amsterdam, plus forte baisse de l'indice des valeurs européennes Stoxx 600, qui avançait pour sa part de 0,38%.

"Le résultat net a pâti des dépréciations élevées de prêts accordés à certains secteurs", a déclaré le directeur général, Kees van Dijkhuizen.

Les dépréciations sur prêts sont passées de 34 millions au dernier trimestre 2017 à 208 millions, des secteurs tels que le transport maritime, les services pétroliers et la joaillerie continuant de traverser une passe difficile malgré une reprise solide de l'économie néerlandaise et des prix pétroliers en hausse.

Kees van Dijkhuizen a souligné que le niveau actuel des dépréciations de prêts était toujours inférieur à celui attendu en moyenne tout au long du cycle économique.

MESURES CONTRE LE BLANCHIMENT

Le bénéfice net d'ABN Amro a également été affecté par une charge de 85 millions d'euros pour l'amélioration des systèmes de contrôle des clients, alors que la banque a intensifié sa lutte contre le blanchiment d'argent et autres activités criminelles.

En septembre dernier, sa concurrente ING, première banque des Pays-Bas, s'est vu infliger une amende record de 900 millions de dollars (795 millions d'euros) dans un dossier de blanchiment d'argent.

"Nous sommes en contact permanent avec les régulateurs et (...) avons décidé (de prendre désormais les choses en main compte tenu de ce que nous avons vu l'année dernière, sans oublier Danske Bank".

La première banque danoise est engluée dans un scandale de blanchiment d'argent impliquant sa filiale estonienne.

ABN Amro a par ailleurs proposé un dividende par action de 1,45 euro au titre de 2018, inchangé par rapport à celui de 2017, ce qui pourrait avoir déçu les investisseurs.

(Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Benoit Van Overstraeten)

par Bart H. Meijer