Paris (awp/afp) - Les actionnaires du géant hôtelier AccorHotels sont appelés vendredi à se prononcer sur le projet de filialisation interne de la foncière HotelInvest du groupe, dont l'activité sera placée dans AccorInvest en vue d'en céder le contrôle.

A la mi-mai, le conseil d'administration du groupe français a approuvé le projet, initialement annoncé en juillet 2016, et validé la convocation de l'assemblée générale extraordinaire des actionnaires vendredi.

En actant la filialisation d'HotelInvest, qui possèderait la majorité des actifs immobiliers du groupe, cette dernière deviendrait une entité légale distincte, permettant de l'ouvrir aux actionnaires extérieurs à un horizon proche.

HotelInvest exploitera 960 hôtels et emploiera environ 40.000 personnes dans 26 pays, soit une moyenne de 42 salariés par hôtel opéré.

Toutefois, cette assemblée générale est "une formalité car nous n'aurons rien sur le réemploi du cash (les fonds générés, ndlr) et les cessions", regrette un analyste du secteur, sous couvert d'anonymat.

Le leader européen de l'hôtellerie avait en 2013, au moment de l'arrivée du financier Sébastien Bazin à sa tête, séparé ses deux métiers, opérateur hôtelier (HotelServices) et propriétaire investisseur (HotelInvest).

HotelInvest, détenteur de 1.182 hôtels en propriété et en location, se revendique comme le premier investisseur hôtelier en Europe.

L'objectif affiché de cette filialisation voulue depuis longtemps par le PDG est "de doter AccorHotels de moyens financiers renforcés pour accélérer sa croissance".

"Accélérer la transformation stratégique"

"Il s'agit de lever des capitaux pour financer son développement, et accélérer sa transformation stratégique", explique cet analyste.

Aujourd'hui les groupes hôteliers "ne sont pas forcément les meilleurs gestionnaires de parcs immobiliers. Le fait d'avoir de nouveaux actionnaires va donc permettre à AccorInvest d'avoir une vraie capacité de réinvestissement propre et une histoire propre", ajoute-t-il.

Il note toutefois que "par le passé, tous les groupes hôteliers ont prospéré grâce aux investissements immobiliers. Mais aujourd'hui, cet immobilier est secondaire pour eux en raison de l'existence de fonds spécialisés dans l'immobilier hôtelier".

"La tendance stratégique lourde, quand on regarde la fusion Marriott/Starwood, est de se spécialiser davantage sur la puissance des marques, la distribution, le marketing, les programmes de fidélité que sur l'immobilier", selon lui.

A l'annonce de l'opération, le PDG Sébastien Bazin avait souligné qu'il "ne s'agit pas d'une scission, mais d'une cession, qui signifie que l'on ouvre le capital d'une société dont les produits de cession sont au bénéfice de la société concernée et non pas de ses actionnaires".

AccorHotels, leader européen de l'hôtellerie, a annoncé fin avril un chiffre d'affaires divisé par près de trois à 425 millions d'euros au premier trimestre, sous l'effet d'un important changement de périmètre dû à la filialisation annoncée de son pôle immobilier. Mais le groupe s'est dit confiant pour 2017, un chiffre d'affaires solide en Europe et en France permettant de compenser une chute au Brésil liée à la crise économique.

Le groupe AccorHotels totalise plus de 4.100 hôtels, resorts et résidences, mais aussi plus de 3.500 résidences privées de luxe dans le monde entier.

Son portefeuille comprend des enseignes de luxe telles que Raffles, Fairmont, Sofitel Legend, SO Sofitel, Sofitel, onefinestay, MGallery by Sofitel, Pullman et Swissôtel, des marques et boutiques hôtels milieu de gamme comme Novotel, Mercure, Mama Shelter et Adagio, des enseignes économiques telles que ibis, ibis Styles ou ibis budget, ou encore des enseignes régionales comme grand Mercure, The Sebel et hotelF1.

afp/rp