Le fonds disposera de 500 millions de dollars de capitaux propres, apportés à hauteur de 350 millions par Katara Hospitality et de 150 millions par l'hôtelier français au cours des cinq à sept prochaines années.

Le solde de la capacité de financement proviendra d'un recours à l’endettement et d’investissements réalisés en commun avec d’autres partenaires.

"Ces moyens financiers seront affectés à la construction de nouveaux hôtels sur terrains nus ou dans le cadre de projets de régénération urbaine, ainsi qu’à l’acquisition d’établissements existants accompagnée d’un changement d’enseigne, dans une région qui offre de solides opportunités de croissance", indiquent les deux groupes dans un communiqué.

Le fonds vise l'ouverture d'une quarantaine d'hôtels, soit près de 9000 chambres aux enseignes d'Accorhotels, principalement dans les segments de moyen de gamme comme Novotel ou plus premium comme Pullman. Des apparthotels Adagio sont également envisagés.

Comme ses concurrents Hilton Worlwide Holdings Inc ou Hyatt Hotels & Resorts, Accorhotels souhaite accroître sa présence en Afrique et capter le potentiel de croissance de certains pays du continent dans le segment du tourisme de loisirs comme des voyages d'affaires.

Hyatt prévoit d'ouvrir six hôtels en Afrique d'ici à 2020, en Algérie, au Cameroun, en Ethiopie et au Sénégal, tandis que Hilton prévoit de dépenser 50 millions de dollars dans des projets d'expansion au cours des cinq prochaines années.

Katara Hospitality est une division du fonds souverain de l’Etat du Qatar, deuxième actionnaire d'Accorhotels avec 10,17% de son capital.

Il possède ou gère actuellement 39 hôtels et a pour objectif d’en avoir 60 dans son portefeuille d’ici 2026.

Présent en Afrique depuis 40 ans, Accorhotels y gère 114 hôtels, dont 43 en Afrique subsaharienne, notamment en Côte d'Ivoire, en Afrique du Sud et au Nigeria, estime que cette initiative viendra renforcer une croissance déjà dynamique en Afrique subsaharienne.

Gorgé de cash depuis la cession de ses murs d'hôtels pour 4,4 milliards d'euros, le groupe français multiplie les acquisitions, la dernière en date étant la prise de contrôle de l'américain SBE Entertainment.

Le groupe, qui publiera ses résultats semestriels le 26 juillet, se propose également de reprendre tout ou partie des 14% détenus par l'Etat français dans Air France-KLM, une opération qui reste subordonnée à la constitution d'une nouvelle gouvernance à la tête du groupe aérien.

(Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot)