Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en repli de 0,7% pour le Dow Jones, d'environ 1,5% pour le Nasdaq et de 1,8% pour le S&P-500.

À Paris, le CAC 40 perd 2,38% à 4.326,91 vers 12h00 GMT. À Francfort, le Dax lâche 2,53% et à Londres, le FTSE se replie de 1,53%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 1,38%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 2,54% et le Stoxx 600 de 1,78%.

Ce dernier avait repris près de 12% sur les deux dernières séances et le CAC 40 plus de 13% grâce à l'accord sur un plan de soutien à l'économie américaine de 2.000 milliards de dollars qui a été adopté par le Sénat mercredi en fin de soirée et devrait être voté vendredi par la Chambre des représentants.

Bien que cette mesure ait profité aux marchés ces derniers jours, des doutes persistent sur son efficacité à atténuer les effets de la pandémie de coronavirus dont l'impact se manifeste chaque jour davantage dans les indicateurs macroéconomiques.

Les statistiques européennes du jour l'ont encore souligné : le climat général des affaires en France a connu une dégradation sans précédent en mars, le moral des ménages allemands s'est fortement dégradé à l'approche du mois d'avril pour atteindre un plus bas depuis 2009, selon l'enquête de l'institut GfK, et au Royaume-Uni, les ventes au détail ont stagné en février, avant même la mise en place de mesures de confinement.

Aux Etats-Unis, les chiffres hebdomadaires des inscriptions au chômage (12h30 GLT) seront très surveillés. Le consensus Reuters montre une incertitude élevée avec des prévisions allant de 250.000 jusqu'à 4 millions.

"Cette fourchette énorme montre que nous manquons de références historiques pour vraiment comprendre l'impact de cette crise unique et probablement massive qui frappe l'économie", a déclaré Christopher Dembik, chez Saxo Bank.

Les États-Unis "pourraient bien être en récession", a annoncé pour sa part le président de la Réserve fédérale Jerome Powell.

Les investisseurs suivront par ailleurs la dernière estimation de la croissance de l'économie américaine au quatrième trimestre 2019, le sommet extraordinaire, par visioconférence, des chefs d'Etat et de gouvernement du G20 et la réunion de la Banque d'Angleterre, qui a déjà procédé à deux baisses de taux sur les deux dernières semaines.

VALEURS EN EUROPE

Tous les secteurs européens sont dans le rouge à l'exception inhabituelle de celui du transport aérien et des loisirs, qui prend près de 1%. Le titre Airbus (+4,95%) est en tête du CAC 40 devant Accor (+2,98%).

Euronext chute de 11,79% après quatre séances d'affilée dans le vert dont deux journées de forte hausse (+11,4% mardi et +16,3% mercredi). Le régulateur du marché espagnol CNMV a déclaré jeudi qu'il avait autorisé une offre de l'opérateur suisse SIX Group pour acheter l'opérateur de la Bourse de Madrid BME, pour lequel Euronext avait aussi exprimé son intérêt.

L'action Casino recule de 4,73%. Le distributeur a annoncé suspendre ses objectifs financiers pour 2020 et au-delà en raison des incertitudes sur l'ampleur de l'impact économique de l'épidémie de coronavirus.

TAUX

Le regain de prudence se traduit par un repli des rendements obligataires : le taux des emprunts d'Etat américains à dix ans recule de près de cinq points de base, à 0,789% et son équivalent allemand est en baisse de deux points de base, à -0,322%.

La baisse est plus marquée pour les rendements des pays du sud de l'Europe après que la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé qu'elle suspendait ses propres règles limitant à 33% les rachats de dette d'un pays dans le cadre de son programme de 750 milliards d'euros.

"Cette décision supprime pratiquement toutes les contraintes sur les achats d'actifs, ce qui renforce encore la crédibilité de l'engagement de la BCE", a résumé Frederik Ducrozet, chargé de stratégie chez Pictet Wealth Management.

Le dix ans espagnol perd plus de 15 points de base à 0,706% et l'italien près de 14 points à 1,415%. Le rendement grec de même échéance chute de 50 points de base à 1,846%.

CHANGES

Le dollar recule face au yen et à l'euro en amont de la publication des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-unis, qui devraient bondir en raison du blocage économique induit par la pandémie de coronavirus.

L'euro revient ainsi à plus de 1,095 dollar, au plus haut depuis une semaine.

PÉTROLE

Les cours du brut évoluent en baisse, pénalisés par les craintes sur la demande. Le baril de Brent cède 0,91%, sous les 27 dollars, et celui du brut léger américain perd plus de 3% à 23,8 dollars.

(Laetitia Volga avec Saikat Chatterjee et Olga Cotaga, édité par Patrick Vignal)

par Laetitia Volga