Les secteurs du tourisme (-5,17% à 39,34 euros pour Accor, -5,11% à 14,47 euros pour Elis, -11,4% à 2,25 euros pour Groupe Flo), du luxe (-2% à 159,10 euros pour LVMH, -1,4% à 163 euros pour Kering, -2,1% à 325,4 euros pour Hermès) et du transport (-6,1% à 6,374 euros, -3,9% pour 106,9 euros pour Aéroports de Paris, -3,7% à 11,9 euros pour Eurotunnel) sont les plus affectés par les attentats de Paris. Les investisseurs s'inquiètent des conséquences du ralentissement attendu du tourisme à Paris, en France et Europe.

Dans une étude publiée ce matin, Bryan Garnier rappelle qu'après le 11 Septembre, les hôtels new-yorkais avaient attendu 34 mois pour retrouver leur taux d'occupation de saison. Après les attentats 2004, il avait fallu 12 mois aux hôtels de Madrid et neuf mois aux hôtels londoniens après les attentats de juillet 2005.

Plus récemment, les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher avaient dissuadé une partie de la clientèle étrangère de poser ses valises en France en janvier. La baisse avait été particulièrement notable pour les hôtels du luxe (repli de 6% du taux d'occupation, de 4,8% du revenu par chambre), précise le courtier.

Cependant tempère-t-il, le déclin était finalement resté limité grâce à la capacité de la France à rassurer la clientèle internationale. Au final, l'industrie hôtelière a d'ailleurs connu un bon premier trimestre avec un revenu par chambre en hausse de 2,2% en janvier, de 1% en février et de 4,6% en mars).

Pour Bryan Garnier et Kepler Cheuvreux, Accor constitue l'action la plus exposée à la baisse du tourisme. 30% du résultat opérationnel de la chaine hôtelière est en effet réalisé en France, et 20% à Paris et en région parisienne.

Pour autant, Kepler Cheuvreux a conservé ses estimations sur le groupe, indiquant qu'il était bien difficile à l'heure actuelle de prévoir les conséquences d'un tel drame. Le bureau d'études rappelle que novembre et décembre sont traditionnellement des petits mois pour le tourisme d'affaires et que le secteur profitera du sommet COP21.

A côté de l'hôtellerie, le luxe est également malmené aujourd'hui. Le secteur réalise traditionnellement une partie significative de son chiffre d'affaires lors des fêtes de fin d'année grâce notamment aux touristes, le plus souvent asiatiques, qui font leurs emplettes dans les plus belles enseignes de Paris et d'Europe.

Ainsi, en 2014, LVMH a réalisé 30,2% de son chiffre d'affaires au quatrième trimestre (28,2% pour les activités Luxe de Kering). Cette tendance devait s'accélérer encore cette année avec la faiblesse de l'euro qui renforce le pouvoir d'achat de la clientèle asiatique et américaine notamment.

A l'image de l'impact des attentats sur l'hôtellerie, les analystes estiment toutefois qu'il est encore trop tôt pour dresser de nouvelles prévisions.

(P-J.L)



Valeurs citées dans l'article : ACCOR, LVMH, KERING, Total, TECHNIP