ACS (+2,8% à 33,02 euros) signe la deuxième plus forte hausse de l'indice espagnol Ibex grâce au relèvement de recommandation de Berenberg. L'analyste est passé de Conserver à Acheter sur la valeur avec un objectif de cours de 39 euros (contre 35 euros précédemment). Berenberg estime que le deal conclu entre ACS, sa filiale Hochtief et l'italien Atlantia pour acquérir Abertis est le meilleur possible pour l'ensemble des protagonistes.

D'abord, l'analyste souligne que la signature de cet accord tripartite évite une guerre boursière qui se serait traduite par une surenchère sur le prix proposé pour Abertis. Au titre de l'accord, Atlantia va retirer l'offre qu'il avait déposée sur son concurrent espagnol.

De plus, Berenberg note que le consortium qui sortira de ce rachat - une société holding sera créée, qui hébergera Abertis, détenue par Atlantia, Hochtief et ACS - sera le n°1 mondial des concessions et du BTP. Avec une telle force de frappe, d'autant que le cash flow important d'Abertis va remonter au niveau des actionnaires de la holding de tête, il pourra se porter candidat à des appels d'offres de grande taille : selon Hochtief, les projets de partenariats public-privé "greenfield" (construction ex-nihilo par opposition aux "brownfield" qui sont des rénovations d'infrastructures existantes) adressables par le groupe représentent 200 milliards d'euros. Au passage, note Berenberg, l'offre du groupe sera plus complète puisque ACS et Hochtief pourront construire les infrastructures qu'exploiteront Abertis ou Atlantia.

Troisième avantage, ACS a bien négocié son affaire, salue Berenberg, qui lui évite de consolider la dette d'Abertis (15,4 milliards d'euros) dans son propre bilan. En effet, le groupe espagnol détient 30% de la holding, Hochtief 20% et Atlantia 50% plus une action. "La dette d'Abertis, si elle avait été consolidée, aurait dégradé les ratings d'ACS et Hochtief. La répartition des parts est donc prudente", note l'analyste. Dans le même temps, non seulement Atlantia a un bilan plus solide qui lui permet de digérer plus facilement la dette d'Abertis mais, en plus, l'opération lui permet d'atteindre directement son objectif de diversification géographique.