A la Bourse de Paris, le géant français de la pharmacie s'adjuge 2,15% à 77,53 euros à 12h30 et affiche l'une des plus fortes hausses de l'indice CAC 40 (+0,6%).

"Les résultats du T4 se révèlent supérieurs aux attentes en ventes (...) La bonne surprise de cette fin d'année concerne la franchise Diabète", soulignent les analystes d'Invest Securities dans une note de recherche sur la valeur.

Pour le quatrième trimestre, Sanofi a fait état d'une hausse de 3,4% de ses revenus à taux de change constants, à 8,867 milliards d'euros, confirmant un retour de la croissance du chiffre d'affaires entamé au troisième trimestre après un début d'année en repli.

Le résultat net trimestriel s'est quant à lui contracté de 2,9% à 1,606 milliard d'euros, pénalisé par une fiscalité défavorable et des charges exceptionnelles.

Saluant une "solide" performance au quatrième trimestre, les analystes de Jefferies ont maintenu leur recommandation sur la valeur à "conserver", tandis que ceux de Deutsche Bank restent à l'achat sur le titre.

POSSIBLE BAISSE DU BNPA EN 2017

Pour cette année, Sanofi a dit s'attendre à une possible baisse de son bénéfice net par action, qu'il voit entre stable et en repli de 3% par rapport à 2016. Les analystes estiment que cette prévision reste toutefois en ligne avec les objectifs du groupe.

Sanofi avait prévenu le marché fin 2015, lors de la présentation de son plan stratégique, en déclarant ne pas anticiper de hausse significative de ses résultats en 2016 et en 2017, deux années de transition pour le groupe.

"En 2017 et au-delà, nous allons continuer à simplifier et réorganiser l'entreprise. Nous nous appuierons sur nos activités actuellement en croissance : Sanofi Genzyme, les vaccins et la santé grand public", a déclaré lors d'une conférence téléphonique Olivier Brandicourt, le directeur général de Sanofi, dont l'année 2016 a constitué le premier plein exercice à la tête de l'entreprise.

En 2016, Sanofi a aussi poursuivi sa politique de réduction des coûts en réalisant quelque 650 millions d'euros d'économies.

"Il y a un effort sur les coûts mais c'est un effort qui ne se fait pas au prix de l'avenir ou au prix des lancements (de nouveaux traitements, NDLR)", a assuré Jérôme Contamine, directeur financier de Sanofi.

"PAS D'URGENCE" POUR LE M&A

Le groupe a dans le même temps fait savoir qu'il n'était pas dans l'urgence de devoir réaliser une acquisition après avoir subi l'an dernier deux revers dans sa stratégie de croissance externe à l'international.

Le laboratoire, qui souhaite réaliser des acquisitions pour renforcer son portefeuille de médicaments en complément de sa recherche et développement, a échoué à mettre la main sur l'américain Medivation et le suisse Actelion, finalement rachetés par des concurrents.

Ces échecs ont suscité de nombreuses interrogations dans la communauté financière sur la stratégie de Sanofi, certains investisseurs pressant le groupe de réaliser une acquisition pour pouvoir mieux affronter la pression sur les prix aux Etats-Unis, premier marché mondial de la santé.

"Nous ne sommes pas dans l'urgence de faire du M&A (fusions-acquisitions, NDLR) ; nos fondamentaux sont solides", a souligné Olivier Brandicourt tout en réaffirmant que la croissance externe faisait néanmoins bien partie de la stratégie du groupe.

Au titre de 2016, Sanofi prévoit de verser à ses actionnaires un dividende de 2,96 euros par action contre 2,93 euros précédemment.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Matthieu Protard et Matthias Blamont

Valeurs citées dans l'article : Sanofi, Actelion Ltd