Les investisseurs attendent aussi le démarrage de la saison des résultats du premier trimestre avant de pousser plus loin un marché jugé déjà bien valorisé. L'indice S&P se traite à environ 18 fois les résultats estimés pour les 12 mois à venir, au-dessus de sa moyenne de long terme qui se situe à 15.

Le Dow Jones a gagné 39,03 points, soit 0,19%, à 20.689,24. Le S&P-500, plus large, a pris 1,32 point, soit 0,06%, à 2.360,16 points. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 3,93 points (+0,07%) à 5.898,61 points.

Les valeurs industrielles et de matériaux de construction ont grimpé en séance peu après l'annonce par Trump que son programme de dépenses d'infrastructures pourrait porter sur plus de 1.000 milliards de dollars (937 milliards d'euros).

Mais ce mouvement de hausse n'a pas réussi à contrebalancer la faiblesse des valeurs financières et technologiques.

L'enthousiasme du marché déclenché par les mesures en faveur des entreprises promises par Trump s'est refroidi après une série de revers législatifs qui incitent les investisseurs à s'interroger sur la capacité du président à tenir ses promesses.

De même, les déclarations de Donald Trump avant sa première rencontre avec son homologue chinois en fin de semaine ont pesé sur la tendance. Le président américain a jugé que sa rencontre avec Xi Jinping serait "très difficile", rappelant que les Etats-Unis ne pouvaient tolérer plus longtemps des déficits commerciaux massifs et des pertes d'emplois.

"Les opérateurs de marché gardent un oeil attentif sur les différents événements politiques à venir et ne devraient pas accroître leurs prises de risque avant ce qui pourrait être une réunion cruciale entre Donald Trump et Xi Jinping", indique Peter Cardillo, économiste chez First Standard Financial.

Les intervenants attendent par ailleurs la publication, mercredi, du compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale, et celle, vendredi, du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis.

"Nous allons probablement assister à une phase de consolidation sachant que le réalisme d'installe sur le marché", dit Jason Pride, responsable de la stratégie chez Glenmede.

LE BARIL ACCENTUE SES GAINS APRÈS l'API

Les valeurs de la distribution ont également souffert dans le sillage de Ralph Lauren qui a perdu 4,46% à la suite de l'annonce de la fermeture de son magasin emblématique de la Cinquième avenue à New York, Polo Store, dans le cadre de son plan de restructuration annoncé en juin dernier.

Dans le secteur, le titre Nordstrom a cédé 5,51%, L Brands 4,43%, Kohl's 3,73% et Macys 2,53%.

Ailleurs, Acuity brands a chuté de 14,77%, accusant le plus net repli du S&P-50, après la publication de résultats inférieurs aux attentes pour le deuxième trimestre.

Nvidia arrive en deuxième position avec une perte de 7,01%, pénalisé par l'abaissement du conseil de Pacific Crest de "pondération en ligne avec le secteur" à "sous-pondérer".

A l'inverse, Staples a grimpé de 9,82%, plus forte hausse du S&P, après des informations de presse faisant étant d'une possible vente du groupe de distribution, qui serait en discussions avancées avec des repreneurs potentiels.

Les compagnies aériennes ont souffert dans le sillage de Delta Airlines (-2,61%) à la suite de son deuxième avertissement en moins d'un mois sur son revenu moyen par passager. La deuxième compagnie aérienne américaine attend désormais un repli de 0,5% de ce revenu au premier trimestre alors qu'elle tablait sur une stabilité auparavant.

Au sein du Nasdaq, Paratek a bondi de 22,85% après les résultats positifs d'un essai clinique de phase III d'un nouvel antibiotique.

General Communication s'est envolé de 62,4% à 33,39 dollars, après l'offre d'achat déposée par Liberty Interactive pour 1,12 milliard de dollars, à un prix de 32,50 dollars par action, soit une prime de 58,1% par rapport au cours de clôture de lundi soir.

Au total, 6,2 milliards d'actions ont changé de mains sur les marchés américains, contre une moyenne de 6,8 milliards sur les 20 dernières séances, selon les données Thomson Reuters.

Le dollar est tombé à un plus bas d'une semaine face au yen dans un climat d'incertitude croissante sur la marge de manoeuvre du nouveau président américain en matière de réformes.

Le brut léger américain gagnait 1,8% à 51,13 dollars le baril et le Brent 1,2% à 54,34 dollars, à la suite de la publication par l'Institut américain du pétrole (API) d'une baisse plus forte que prévu des stocks de brut américains, avec un repli des stocks d'essence et de produits distillés aussi.

(Avec Caroline Valetkevitch et Rodrigo Campos à New York, Yashaswini Swamynathan à Bangalore, Juliette Rouillon pour le service français)

par Sinead Carew