Zurich (awp) - Signalant des "progrès significatifs" dans la mise en oeuvre de sa stratégie, Adecco a pu accroître ses revenus en juillet et août de 2%, en chiffres ajustés des jours fériés et sur une base organique. Le groupe zurichois, numéro un mondial du placement de personnel, a cependant fait part d'une légère décélération en septembre au regard du début du 3e trimestre.

Par rapport au 2e trimestre de l'année en cours, la croissance a quelque peu ralenti en particulier en Europe continentale, reflet de marchés et de données conjoncturelles plus faibles, écrit mercredi le groupe sis à Glattbrugg, en banlieue zurichoise, en préambule à une journée destinée aux analystes et investisseurs à Londres. En Allemagne, les affaires ont continué de souffrir des effets de la consolidation des marques Adecco et Tuja.

Sur d'autres marchés, dans lesquels le programme stratégique "Perform, transform and innovate" est mieux établi, tels que la France, l'entreprise aux racines valdo-françaises a continué d'afficher de solides performances.

Adecco avait vu ses revenus progresser de 4% entre avril et fin juin, après avoir affiché durant plusieurs trimestres des taux entre 6% et 7%.

"Les affaires se sont révélées plus difficiles qu'attendu", a relevé le directeur général Alain Dehaze, cité dans le communiqué. A Londres, le Belge a toutefois relativisé le ralentissement de la croissance des revenus. L'entreprise évolue dans un marché en expansion, "de plus, nous discernons des opportunités en vue de gagner des parts de marché".

"Meg trends" favorables

Le léger ralentissement de l'été reste sans impact sur les objectifs, Adecco continuant de viser une croissance trois à quatre fois supérieure à celle de l'économie considérée dans son ensemble. Les grandes tendances qui se dessinent actuellement jouent en faveur d'Adecco, a poursuivi M. Dehaze.

Le nombre de travailleurs temporaires augmente dans de nombreux pays, d'une part du fait des incertitudes politiques et d'autre part en raison de celles liées à la numérisation de pans entiers de l'économie. Bien établi géographiquement, Adecco peut aussi s'appuyer sur la plus large palette de services numériques de la branche. L'activité de travail temporaire ne génère plus que 52% de l'ensemble des revenus.

D'autres segments de services, tels que le placement temporaire et permanent de travailleurs qualifiés, la formation et le développement de carrière ont gagné en importance, a souligné le directeur général d'Adecco. De ce fait, le groupe zurichois sera en mesure d'étoffer sa part de marché, celle-ci se fixant actuellement à 5%.

Au vu d'un environnement plus difficile, la multinationale a cependant pris des mesures en vue d'adapter ses coûts à cette situation, a ajouté M. Dehaze. Adecco entend se concentrer sur trois domaines clefs, à savoir l'efficacités des ventes, l'efficience du recrutement et l'optimisation des processus administratifs.

Sanction du marché

Les initiatives lancées à ce titre doivent notamment permettre au groupe de réduire les frais généraux et autres dépenses administratives de 100 points de base jusqu'en 2020, par rapport à 2016, rappelle Adecco. Son chef des finances, Hans Ploos van Amstel, a pour sa part confirmé que le projet "GrowTogether" doit permettre de dégager des économies de 250 millions d'euros (279 millions de francs suisses) à compter de 2020. Cette année, cette somme s'inscrira à 50 millions.

Les responsables d'Adecco ont aussi confirmé la politique de dividende, avec un taux de distribution de 40 à 50%. La promesse de versements aux actionnaires stables même en période de récession reste de mise, ont-ils ajouté.

Des promesses qui n'ont visiblement guère rassuré les investisseurs, ceux-ci continuant de sanctionner le ralentissement de la croissance intervenu durant l'été. Vers la mi-journée à la Bourse suisse, le titre Adecco affichait les plus grosses pertes parmi les valeurs vedettes de la cote helvétique, non sans avoir au préalable touché un nouveau plancher depuis le début de l'année.

A la clôture, la nominative Adecco avait cédé 6,2% à 54,16 francs suisses, alors que l'indice des valeurs vedettes Swiss Market Index (SMI) a bouclé sur un gain de 0,27%.

vj/al