Zurich (awp) - Le géant du travail intérimaire Adecco a présenté des résultats du deuxième trimestre en baisse et contrastés selon les régions. Les analystes ont retenu jeudi le maintien d'une bonne rentabilité, au-delà des attentes du marché.

Adecco a clôturé ces trois mois avec un bénéfice net en baisse de 6% à 159 millions d'euros (soit environ 173,8 millions de francs suisses), en comparaison annuelle, dans un environnement de marché dégradé, a indiqué jeudi le groupe dans un communiqué.

La croissance organique a marqué un recul de 3%, et s'est affichée en-deçà des attentes des analystes consultés par AWP qui tablaient sur 2,7%.

En matière de rentabilité, le résultat opérationnel brut (Ebitda) ajusté du deuxième trimestre s'est replié de 2% à 265 millions d'euros. Cet indicateur a néanmoins dépassé les attentes du marché à 260 millions et a contribué à la hausse du cours de l'action Adecco jeudi.

La marge Ebitda ajustée est restée stable à 4,5%. Les investissements dans les projets numériques, la moindre performance sur le marché allemand ainsi que le nombre plus important de jours fériés en 2019 sont à l'origine de cette stagnation, selon les explications du directeur financier Hans Ploos van Amstel, lors d'une conférence téléphonique jeudi avec les analystes.

A 19%, la marge brute s'est améliorée de 70 points de base au deuxième trimestre. M. Ploos van Amstel a souligné "une bonne performance", compte tenu de la baisse du chiffre d'affaires de 2% à 5,9 milliards d'euros. Au troisième trimestre, le financier s'attend à une marge brute en hausse d'environ 40 points de base.

De manière générale, les analystes ont retenu la bonne évolution des indicateurs de rentabilité dans un environnement difficile. Ils ont également tenu compte de la performance de Randstad, concurrent d'Adecco, qui a publié en juillet dernier des résultats trimestriels plutôt décevants (bénéfice net en baisse de 13%). Ces éléments ont justifié l'évolution positive du cours de l'action jeudi, selon les observateurs.

Facteurs d'incertitude externes

Directeur général d'Adecco, Alain Dehaze a expliqué à AWP avoir dû composer avec de nombreux facteurs d'incertitude externes, qui ont diversement impacté les marchés où l'entreprise est présente.

Un recul marqué de la croissance organique (-15%) a été observé dans la zone "Allemagne, Autriche et Suisse" ainsi que dans celle "Benelux et Europe du Nord" (-7%).

Les turbulences sur le marché du travail en Allemagne, notamment celles qui frappent le secteur automobile, ont pesé sur la performance du groupe qui réalise 25% de son chiffre d'affaires en lien avec cette industrie, selon le dirigeant.

La Suisse a également souffert de la faiblesse de l'économie allemande, a jugé le patron d'Adecco. L'entreprise y a perdu 7% de son chiffre d'affaires ajusté au deuxième trimestre.

Sur le marché d'importance qu'est la France, la croissance organique a cédé 3%. Quant au Royaume-Uni, "personne n'embauche dans l'attente du Brexit", a expliqué M. Dehaze.

Le conflit commercial entre la Chine et les Etats-Unis en revanche n'a pas eu d'impact négatif sur les activités d'Adecco, a-t-il précisé. L'activité de placement de personnel permanent sur le marché américain a augmenté de 9% au deuxième trimestre, "signe que les entreprises sont encore relativement confiantes".

Le groupe s'est dit en bonne voie pour réaliser en 2019 les 70 millions d'euros d'économies prévues dans le cadre de son programme de transformation baptisé "GrowTogether".

La direction d'Adecco est convaincue que le groupe va continuer à améliorer sa rentabilité. Pour le directeur général, la stratégie adoptée fonctionne, comme l'atteste la marge brute en augmentation. "Nous maîtrisons nos coûts, nous progressons très bien dans la mise en oeuvre de notre stratégie et nos nouvelles activités numériques génèrent une marge plus élevée", a-t-il conclu.

Le titre a clôturé en hausse de 1,5% à 52,80 francs suisses dans un SMI en progrès de 2,28%.

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