Zurich (awp) - Adecco a vu son bénéfice net chuter de 11% à 170 millions d'euros (196 millions de francs suisses) au deuxième trimestre. Le chiffre d'affaires du numéro un mondial du travail temporaire s'est en revanche étoffé de 1,3% à 6,05 milliards, pour une croissance organique de 4%, un peu inférieure aux attentes des analystes.

Ces chiffres publiés jeudi par le géant zurichois permettent à Adecco de garder sa position de numéro un mondial, juste devant Randstad, qui a annoncé récemment un chiffre d'affaires de 6,022 milliards d'euros.

Le groupe aux racines vaudoises et françaises se réjouit d'avoir atteint une croissance dans l'ensemble "plus équilibrée". Le marché nord-américain a réalisé sa meilleure performance depuis trois ans. En revanche, les affaires ont été difficiles en Europe, où un ralentissement se fait sentir (à l'exception notable de la Suisse qui enregistre une croissance organique de près de 20%). La France se révèle robuste également.

Le chiffre d'affaires se situe pour 50 millions d'euros en deçà des attentes des analystes du consensus AWP. A taux de change constants et à nombre de jours ouvrables identiques, la croissance s'établit à 4% (l'anticipation tablait sur 4,5%). Lors des trimestre précédents, elle oscillait régulièrement entre 6 et 7%.

Le bénéfice opérationnel brut (Ebitda ajusté), à 270 millions d'euros, s'affiche lui quasiment dans la cible, mais en recul significatif (-6%) par rapport au 2e trimestre 2017 (288 millions).

Quant au bénéfice net, il est de 3 millions inférieur aux prévisions et s'affiche aussi en deçà de celui de Randstad (193 millions d'euros pour le groupe néerlandais). Le bénéfice brut est en légère hausse, à 1,11 milliard.

Numérisation

Le directeur général d'Adecco Alain Dehaze souligne que le groupe a "poursuivi ses efforts en vue de la "transformation" vers le numérique et avoir maintenu une "stricte discipline des coûts".

Les investissements en faveur du digital expliquent en bonne partie le recul de la marge opérationnelle, qui devrait cependant s'améliorer sur le second semestre.

Le numéro un de l'intérim se dit confiant de pouvoir réaliser son objectif d'économies de 50 millions EUR pour fin 2018. "Nous sommes dans les temps", relève le communiqué. "Nos investissements dans le numérique renforceront notre compétitivité de façon significative et nous permettront de renforcer nos parts de marché dans notre coeur de métier", précise Alain Dehaze.

Pour rappel, le groupe ambitionne aussi de devenir numéro un dans le placement de personnel fixe, un domaine où sa part de marché ne dépasse pas actuellement 2%. Dans ce but, il s'est emparé récemment aux Etats-Unis de la plateforme de placement Vettery. Dans le temporaire, un potentiel de croissance est aussi entrevu dans les segment des petites et moyennes entreprises, où il est jusqu'à présent sous-représenté.

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