Londres (awp/afp) - Une entreprise sur trois au Royaume-Uni compte supprimer des emplois au troisième trimestre, selon une étude publiée lundi, faisant craindre une vague de plans sociaux dans le pays alors que le retrait du dispositif de chômage partiel est attendu dans quelques mois.

Au total, 33% des 2000 employeurs interrogés s'attendent à licencier d'ici fin septembre, souligne cette étude de Chartered Institute of Personnel and Development (CIPD) et du groupe de travail temporaire Adecco.

Il s'agit d'une forte augmentation par rapport aux 22% enregistrés lors du précédent sondage, dévoilé en mai dernier.

La crise économique découlant de la pandémie apporte quasiment chaque jour son lot de mauvaises nouvelles dans le pays, où les licenciements se multiplient, surtout dans le commerce et la restauration, qui ont été frappés de plein fouet par la pandémie.

Le dispositif de chômage partiel, en place depuis mars pour limiter la casse sociale, est lui désormais un peu moins généreux.

Les entreprises sont mises à contribution, depuis le 1er août, pour une partie du coût. Jusqu'à présent le gouvernement prenait à sa charge 80% du salaire, jusqu'à 2500 livres.

Et au-delà, c'est le retrait du dispositif fin octobre qui inquiète les entreprises.

Le ministre des Finances Rishi Sunak a semblé écarter la semaine dernière une reconduction du dispositif, très coûteux par ailleurs pour les finances publiques. L'opposition travailliste appelle, elle, à ne pas abandonner les secteurs les plus fragiles.

Des milliers de postes déjà biffés

Plus de 22'000 emplois dans la restauration ont été supprimés depuis le début de l'année, soit deux fois plus que pour l'ensemble de 2019, révèle lundi une étude du Centre for Retail Research, cabinet spécialisé dans le commerce.

Elle montre en outre que 1467 restaurants ont fermé, soit une hausse de 59,1% par rapport à la totalité de 2019.

La semaine dernière, la chaîne de restaurants italiens Pizza Express a annoncé une restructuration prévoyant la suppression de 1100 emplois.

Cela s'ajoute aux dépôts de bilan des restaurants italiens Carluccio's, du groupe Casual Dining Group, détenant les chaînes Café Rouge et Bella Italia, ou encore de l'enseigne de hamburgers Byron.

Le secteur, et les chaînes de restaurants en particulier, "était déjà en grande difficulté avant la pandémie en raison de développement à trop grande échelle après leur rachat par des fonds d'investissement", prévient Joshua Hamfield, directeur du Centre for Retail Research.

"Le confinement forcé les a privé de chiffre d'affaires, mettant les restaurants à genoux", ajoute-t-il.

Le gouvernement tente de leur donner un coup de pouce en ce mois d'août avec un plan de 500 millions de livres, consistant à subventionner 50% de la note dans les restaurants, jusqu'à 10 livres par personne, du lundi au mercredi.

La fréquentation de l'ensemble des commerces de centre-ville a d'ailleurs bondi la semaine dernière, avec le lancement du dispositif, par rapport à la précédente, avec une hausse de 18,9% après 18H00 et de 9,6% à l'heure du déjeuner (entre 12H00 et 14H00), indique lundi le cabinet Springboard.

Mais la fréquentation des commerces est restée de manière générale un tiers inférieure à celle de 2019.

afp/fr