Adecco (-3,22% à 79,6 francs suisses) signe une des plus fortes baisses de l'indice suisse SMI. Le titre du spécialiste du travail temporaire chute sur les résultats mitigés qu'il a publiés pour le compte du deuxième trimestre. Sur cette période, Adecco a enregistré une croissance de 22% de son résultat net part du groupe à 177 millions d'euros et de 19% (+10% en croissance organique), à 272 millions d'euros, de son Ebita hors exceptionnels. Ce dernier rate de plus d'1% le consensus de 275 millions d'euros pour le deuxième trimestre.

Paradoxalement, l'indicateur qui a le plus déçu les investisseurs est la croissance du chiffre d'affaires d'Adecco. Pourtant, ce dernier a augmenté de 12% (+4% en organique) à 5,6 milliards d'euros, supérieur au consensus de 5,55 milliards d'euros.

Mais un bémol de taille est venue gâcher la publication trimestrielle du groupe : la croissance organique a ralenti par rapport au deuxième trimestre 2014. A l'époque, Adecco avait enregistré une hausse de 5% à taux de change et périmètre constant de ses ventes. Facteur aggravant pointé par Kepler Cheuvreux, cet tassement met Adecco derrière ses concurrents Randstad et Manpower en terme de croissance organique : le premier a enregistré des revenus en hausse de 6,7% à taux de change et périmètre constants et le second de 6,6%.

Surtout, le ralentissement est sensible sur le deuxième marché du groupe, les Etats-Unis, qui représentent 21% de son chiffre d'affaires. Ce dernier a progressé organiquement de 2% au deuxième trimestre 2015 contre +3% un an plus tôt à la même période. "L'amélioration en Europe a été partiellement annulée par le ralentissement de la croissance en Amérique du Nord", a d'ailleurs signalé Patrick De Maeseneire, le directeur général d'Adecco.

Ce petit coup de mou du deuxième trimestre a fait naitre des doutes sur la possibilité pour Adecco d'atteindre son objectif de marge d'Ebita annuel. En effet, si le groupe de travail temporaire a maintenu sa prévision d'une marge de 5,5%, il a prévenu qu'il faudrait pour cela un sursaut de croissance au deuxième semestre, ajoutant qu'il croyait à ce rebond. L'optimisme du management n'est visiblement pas partagé par tout le monde...

(E.L.L.)