Le titre chute de 16,21% à 13,75 dollars vers 14h55 GMT à la Bourse de New York, accusant la plus forte baisse de l'indice S&P-500 et portant son recul à près de 50% cette année.

Under Armour fait face à une concurrence féroce en Amérique du Nord, son principal marché, pâtissant d'un manque d'innovation et d'une guerre des prix chez ses distributeurs.

Le groupe souffre également d'une demande plus faible pour les articles "athleisure" (sport et loisirs).

Les chaînes de distribution réduisent désormais l'espace qu'elles consacrent à de tels produits. Le chiffre d'affaires de gros d'Under Armour a ainsi reculé de 12%.

Le repositionnement d'Adidas sur le marché nord-américain, qu n'était qu'un acteur mineur il y a deux ans encore, accroît également les difficultés d'Under Armour. Les lignes rétro de chaussures du groupe allemand séduisent de nombreux clients.

Under Armour a fait état d'une baisse de 4% de son chiffre d'affaires sur la période juillet-septembre à 1,41 milliard de dollars (1,21 milliard d'euros), le premier recul de ses facturations trimestrielles depuis son introduction en Bourse en 2005.

"Des défis opérationnels et une demande plus faible en Amérique du Nord se sont traduits par un chiffre d'affaires inférieur à nos attentes", a dit le directeur général, Kevin Plank.

Le groupe de Baltimore dit désormais s'attendre à une croissance de son chiffre d'affaires pour l'ensemble de l'exercice comprise entre 0% et 5% contre une fourchette de 9% à 11% précédemment annoncée.

"Cela va désormais au-delà de facteurs externes", écrit dans une note Neil Saunders, analyste à la firme de recherche GlobalData Retail. "Cela prouve les difficultés de la marque et de son offre, car les autres marques et distributeurs (...) n'ont pas publié des résultats aussi désastreux."

Avec un ratio cours/bénéfice de 39,1, Under Armour reste pourtant la plus forte valorisation du secteur du Sportswear. En comparaison, le PER de Nike s'établit à 22,4 et celui d'Adidas à 24,7.

Le bénéfice net a été divisé par plus de deux au troisième trimestre, à 54,2 millions de dollars, soit 12 cents par action de classe C contre 128,2 millions de dollars (29 cents par action) un an auparavant.

Cette baisse s'explique principalement par une charge de 85 millions de dollars sur cette période au titre du plan de restructuration annoncé en août.

Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action du fabricant des baskets Bandit est ressorti à 22 cents contre 19 cents attendu par le consensus des analystes.

L'équipementier a également réduit sa prévision de bénéfice pour l'année entière et prévoit désormais un bénéfice ajusté par action compris entre 18 et 20 cents contre 37 à 40 cents précédemment.

(Gayathree Ganesan à Bangalore, Marc Joanny et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Véronique Tison)

Valeurs citées dans l'article : Nike, Under Armour Inc, Adidas