Les nuages continuent de s'amonceler au-dessus du luxe et les premiers points d'activité au premier trimestre des ténors du secteur, le mois prochain, pourrait déclencher la foudre. Le nouveau cumulonimbus du jour a pris la forme d'une veste Salvadore Farragamo. Le créateur italien a dévoilé ce matin des résultats annuels sans surprise, mais fait part de ses inquiétudes pour l'exercice en cours en raison du coronavirus.

Le management s'attend en effet à une chute de 25% à 33% de ses ventes au premier trimestre 2020, soit une estimation bien plus négative que les prévisions les plus pessimistes concernant le marché du luxe (-20%), observe Credit Suisse dans une note.

Le bureau d'études estime que les ventes de Salvadore Farragamo en Chine et à Hong Kong représentent 23% des ventes totales et que les consommateurs Chinois en général représentent 31% des ventes totales.

Dans ce cadre ajoute l'intermédiaire, une chute de 55% des ventes à Hong Kong et en Chine au premier trimestre, reflétant le plongeon de 80% des ventes en février et mars, implique, par déduction, une baisse des ventes supérieure à 15% au premier trimestre, hors Chine et notamment en Europe.

Si groupe a décelé une légère amélioration de tendance en Chine, l'analyste ne se fait guère d'illusion. Si la situation devrait timidement s'améliorer en Asie et dans le Pacifique, elle devrait empirer en Europe et aux Etats-Unis dans les semaines à venir.

En conséquence, la banque suisse s'attend à une chute de 26% des ventes de la griffe italienne au premier trimestre et de 13% au deuxième. Sur l'année, le repli pourrait atteindre 10%. A Milan, l'action perd 3,5%.

Le deuxième cumulonimbus est un puma. Dans communiqué publié ce matin, la marque allemande de " lifestyle ", un secteur comparable au luxe en termes de tendance, a avoué être incapable de quantifier l'impact financier du coronavirus. Ce qui est sûr selon lui, c'est que le retour à la normal sera long. Pas de quoi rassurer le marché. Puma cède 3,15% à Francfort.

Le troisième cumulonimbus arbore trois bandes. Adidas, un acteur majeur du " lifestyle ", a prévenu que l'épidémie en Chine allait lui coûter au premier trimestre entre 800 et un milliard d'euros. Une addition salée qui provoque une chute de près de 10% de la valeur.

Le seule rayon de soleil, et encore, qui perce ce ciel couvert provient de Morgan Stanley. Dans une note publiée ce matin, la banque d'affaires fait un point sur le risque de dysfonctionnements significatifs dans la chaîne d'approvisionnement des leaders du secteur en raison du confinement italien, l'un des principaux producteurs de biens de luxe avec la France.

Et bien, que les consommateurs se rassurent, le principal danger qui menace le secteur est clairement du côté de la demande, assure le broker.