Aeroports de Paris : L'Etat résilie le contrat de Vinci pour l'aéroport Nantes-Atlantique
Le 26 juin 2018 à 22:59
Partager
(Actualisé avec réaction de Vinci, contexte)
PARIS, 26 juin (Reuters) - Le ministère des Transports a
annoncé mardi que le contrat de concession signé avec Vinci
en 2010 pour l'aéroport de Nantes-Atlantique serait
résilié après l'abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes.
L'Etat lancera un appel d'offres pour un nouveau contrat de
concession et d'exploitation de l'aéroport nantais, avec pour
objectif que les travaux de réaménagement démarrent début 2021.
Les discussions se poursuivent avec le groupe français sur
les conséquences financières de l'abandon du projet de
Notre-Dame-des Landes et de cette résiliation, a indiqué le
ministère dans un communiqué.
Le gouvernement suit un avis du Conseil d'Etat, qui a exclu
la faisabilité d'un simple avenant au contrat actuel, dont
l'échéance était 2065 et qui couvrait la construction du nouvel
aéroport et l'exploitation de Nantes Atlantique et de
Saint-Nazaire-Montoir jusqu'au transfert de l'activité sur le
nouveau site de Notre-Dame-Des-Landes.
Le Télégramme de Brest avait annoncé ce mardi que le contrat
avec Vinci allait être résilié.
Un porte-parole du groupe de BTP et de concessions a déclaré
que celui-ci prenait acte de la décision de l'Etat.
"Vinci se tient à la disposition de l'Etat pour étudier les
conséquences de cette résiliation", a-t-il dit, ajoutant que
dans cette attente, la société concessionnaire poursuit son
exploitation de l'aéroport de Nantes-Atlantique conformément au
contrat de concession.
Maintenant que la résiliation est prononcée, l'Etat et Vinci
vont pouvoir aborder l'épineux sujet de l'indemnisation
financière.
Selon les auteurs du rapport gouvernemental qui a auguré
l'abandon de l'aéroport controversé, Vinci peut prétendre à 350
millions d’euros d’indemnités au plus. Des montant inférieurs
sont aussi évoqués, surtout, ont souligné des sources proches du
dossier, si le sujet s'inscrit dans une négociation plus large,
notamment avec en ligne de mire la descente de l'Etat au capital
d'ADP, pour lequel Vinci a manifesté son intérêt.
(Pascale Denis et Gilles Guillaume, édité par Wilfrid Exbrayat)
Aéroports de Paris développe et gère des aéroports, dont Paris-Charles de Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le Bourget. En 2023, le groupe a accueilli environ 99,7 millions de passagers à Paris-CDG et Paris-Orly, et environ 326,7 millions de passagers à l'étranger. Bénéficiant d'une situation géographique exceptionnelle et d'une zone de chalandise importante, Aéroports de Paris poursuit sa stratégie d'adaptation et de modernisation de ses terminaux, d'amélioration de la qualité des services et de développement des commerces et de l'immobilier. Le CA par activité se répartit comme suit :
- prestations de services aéroportuaires (32,9%) : gestion du trafic aérien, gestion des transports intermodaux et des terminaux, installation des infrastructures aéroportuaires, enregistrement et transfert des passagers, traitement des bagages, manutention des avions (nettoyage, guidage, assistance au placement et au démarrage, chargement et déchargement des aéronefs), etc. ;
- exploitation d'espaces commerciaux et de services (30,5%) : magasins, restaurants, banques, bureaux de change, etc. ;
- gestion immobilière (5,4%) : location de terrains et d'actifs immobiliers d'entreprise (commerces, bureaux, hôtels, bâtiments logistiques, etc.) ;
- autres (31,2%) : notamment gestion des aéroports à l'international, prestations d'ingénierie aéroportuaire, de télécommunications spécialisées, etc.