Les investisseurs qui voulaient bénéficier de la récente chute du titre Air France-KLM (-15% en trois séances) pour se réexposer à bon compte en sont pour leurs frais. S'ils ont eu temporairement l'avantage, ce qui s'est traduit par un rebond de l'action en début de séance, la publication de la note d'UBS abaissant sa recommandation sur la valeur a vite renvoyé le cours en territoire négatif. Air France-KLM perd désormais 0,68% à 7,26 euros. UBS a donc abandonné sa recommandation d'Achat sur Air France-KLM, et ramené son objectif de cours à 8 euros, après la démission du PDG du groupe.

Ce départ "crée de l'incertitude quant à la capacité d'Air France-KLM à se restructurer. Nous pensons que les investisseurs vont se montrer prudents tant que les questions des conditions de travail et de la gouvernance ne sont pas réglées", résume l'analyste.

UBS souligne que les premières mesures prises par Jean-Marc Janaillac allaient dans le bon sens pour améliorer la compétitivité d'Air France-KLM. Mais c'était avant que le dossier des salaires ne vienne faire exploser la belle mécanique. Pour UBS, le futur management d'Air France-KLM pourrait être contraint d'accorder aux salariés les augmentations qu'ils réclament pour éviter de courir le risque de grèves lors de la très stratégique saison estivale. "Un plan de rémunération plus généreux signifierait qu'Air France-KLM fait marche arrière par rapport aux efforts entrepris ces dernières années", déplore UBS.

Toutefois, précise l'analyste, le pire n'est pas certain et il reste une possibilité que le futur patron de la compagnie parvienne à continuer la restructuration entamée par Janaillac. 

En termes boursiers, l'incertitude qui entoure la transition à la tête d'Air France-KLM et la poursuite ou non des efforts de compétitivité devrait empêcher tout re-rating de l'action, prévient UBS. "Le prochain catalyseur sera le 15 mai et les annonces concernant la gouvernance intérimaire qui va être mise en place à la tête d'Air France-KLM", prévoit l'analyste.