Il y aura enfin un pilote dans l’avion. Benjamin Smith prendra ses fonctions de directeur général d’Air France-KLM dès lundi. Une nouvelle que les investisseurs accueillent favorablement sur la place de Paris, où le titre progresse de 1,94% à 8,50 euros. « Ben Smith », numéro 2 d’Air Canada, avait été nommé le 16 août dernier, après plusieurs mois de longues tractations. « Il sera chargé en priorité de redynamiser Air France, de donner une profonde impulsion stratégique au groupe, et de travailler avec les équipes à une nouvelle approche managériale », indiquait la compagnie cet été.

Surtout, il aura pour tâche prioritaire de mettre fin à plusieurs mois de conflits salariaux. Cette question épineuse avait été à l'origine de la démission de l'ancien PDG Jean-Marc Janaillac à la mi-mai et d'un mouvement de grève ayant coûté 335 millions d'euros au groupe lors du premier semestre.

D'ailleurs, l'intersyndicale d'Air France a déjà prévenu qu'un fort durcissement du conflit était à attendre en l'absence d'avancées en la matière. Rappelons que les syndicats réclament une augmentation de 5,1% des salaires pour 2018, toutes catégories de personnels confondus.

Et les négociations pourraient se révéler d'autant plus délicates après les révélations de Libération. Selon un document interne à Air France, que s'est procuré le quotidien, près de 100 pilotes (99 exactement sur un total de 2 831) touchent plus de 300 000 euros brut par an.

La plupart d'entre eux sont des commandants de bord, souvent arrivés au grade d'instructeur et qui pilotent les plus gros avions d'Air France, ajoute Libération.