Paris (awp/afp) - L'action AccorHotels reculait de plus de 5% lundi matin à la Bourse de Paris, après que le groupe hôtelier a annoncé envisager une prise de participation minoritaire au capital du groupe franco-néerlandais Air France-KLM.

Vers 11H35 (09H35 GMT), le titre d'AccorHotels perdait 5,46% à 45,00 euros, tandis qu'à l'inverse celui de la compagnie aérienne bondissait de 7,25% à 7,49 euros, dans un marché en hausse de 0,46%.

"Alors que nous sommes particulièrement circonspects quant à un accord éventuel (pour une prise de participation), un partenariat pour développer de nouvelles offres ou services, ou pour mélanger les programmes de fidélité pourrait être une bonne idée", ont commenté dans une note les analystes de Bryan Garnier.

"Toutefois, à court terme, les incertitudes devraient probablement peser sur l'évaluation du groupe", ont-ils complété.

Les "réflexions" d'AccorHotels en sont à un "stade préliminaire", selon un communiqué du groupe publié dimanche soir. D'après le journal Les Echos, elles porteraient sur les 14,3% que détient l'Etat français, premier actionnaire du groupe aérien.

Cette participation de l'Etat a une valeur de 458 millions d'euros, sur la base du niveau actuel de valorisation boursière de la compagnie aérienne.

Trois options sont sur la table, selon le quotidien: un rachat de la totalité de la participation de l'Etat par AccorHotels, un rachat partiel, ou enfin un "+swap+ dans lequel l'Etat recevrait des actions AccorHotels en échange de ses titres Air France-KLM.

Les deux groupes forment déjà régulièrement des partenariats commerciaux, et discutent depuis plusieurs années de projets communs dans le numérique et d'une plateforme commune de fidélisation et de services.

Une prise de participation serait "l'occasion de cimenter un tel partenariat entre les deux groupes", ont souligné de leur côté les analystes du courtier Aurel BGC.

"Pour l'Etat, le scénario ne manque pas d'attraits: il participerait ainsi à la création d'un géant mondial français du voyage et du tourisme, sous la forme d'une alliance", ont-ils ajouté.

Le 20 mai, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait toutefois écarté une sortie de l'Etat de la compagnie, qui est à la recherche d'un nouveau PDG depuis la démission début mai de Jean-Marc Janaillac.

afp/rp