Avec un gain de plus de 5%, l'action Air France KLM remonte à 7,40 euros au début de la séance du 4 juin 2018. Pour Accor, c'est plus compliqué puisque le titre baisse de -2,4%. "Mais que diable iraient-ils faire dans cette galère ?", se demande le marché. Le groupe hôtelier n'a pas caché qu'une réflexion est en cours sur une éventuelle prise de participation minoritaire, pour "conforter un projet industriel de croissance". Pourquoi pas en reprenant les 14,3% du capital détenus par l'Etat français ? Sur la base des cours actuels, cette fraction du tour de table représente 429 millions d'euros. Une somme relativement modeste pour un groupe comme Accor, qui vient de céder à bon prix le contrôle de sa branche AccorInvest.

Accor n'a pas caché que des discussions régulières ont eu lieu avec le groupe de transport aérien franco-néerlandais ces dernières années. Au menu, des "projets digitaux communs et une plate-forme commune de fidélisation et de services qui permettraient aux clients des deux groupes, leaders mondiaux du voyage, de bénéficier d'une offre enrichie de services autour de la mobilité à travers le monde". Une alliance commerciale et capitalistique n'est pas dénuée d'intérêts pour les analystes.

Le ministère temporise

Si l'on excepte la détention dans Dexia et le reliquat détenu dans la CNP, les actions Air France KLM constituent la plus petite poche de titres cotés de l'Agence des participations de l'Etat. Interrogé hier soir sur la nouvelle, Bercy a préféré botter en touche. Il faut dire que le climat social actuel chez Air France pousse le gouvernement à marcher sur des oeufs. 
 

La valeur des titres de l'APE au dernier pointage communiqué par l'Etat (copie d'écran site de l'APE)