Paris (awp/afp) - La compagnie aérienne Air France va mettre en place un dispositif de chômage partiel pour l'ensemble de ses salariés pour une période de six mois, mesure qui affectera en moyenne 50% du temps de travail, a appris lundi l'AFP de sources syndicales.

"Air France demandera une autorisation de recours au dispositif pour une période de six mois, pour l'ensemble des personnels jusqu'à hauteur de 50% du temps de travail en moyenne sur les six mois considérés", ont indiqué à l'AFP deux sources syndicales.

"Les modalités de déploiement du dispositif seront précisées au niveau de chaque établissement pour adapter le recours du dispositif aux contraintes opérationnelles", a ajouté l'une d'elles.

"Les taux d'activité partielle pourront également varier dans le temps en fonction des contraintes, avec une possibilité de fluctuation de 0% à 100% durant la période, et avec un taux maximum de 80% au démarrage du dispositif", a précisé une autre source.

La mise en place doit s'effectuer à partir du 23 mars, ont-elles ajouté.

Ces annonces ont été faites lors d'un comité social et économique central (CSEC) extraordinaire qui s'est tenu lundi matin à Roissy.

Le groupe Air France-KLM a annoncé dans le même temps une réduction de son activité de 70% à 90% lors des deux prochains mois au moins.

Il indique avoir déjà engagé "des mesures fortes" pour "sécuriser sa trésorerie", parmi lesquelles 200 millions d'euros d'économies pour 2020 ou encore une réduction de 350 millions d'euros de son plan d'investissement.

"Le maintien de rémunération pour les plus bas salaires doit être (la) priorité", a réagi SUD-Aérien dans un communiqué. "Les rotations de mise en chômage partiel doivent privilégier ceux dont les revenus sont les plus faibles, afin d'éviter des pertes trop importantes", estime le syndicat.

Le chômage partiel indemnise le salarié à hauteur de 70% du salaire brut et 84% du salaire net. Le gouvernement a récemment annoncé que l'Etat prendrait en charge intégralement le chômage partiel demandé par les entreprises pénalisées par la propagation du nouveau coronavirus, alors qu'il n'est habituellement pris en charge par l'Etat qu'à hauteur du Smic.

afp/rp