À Francfort, le Dax cède 3,66%, évoluant à un plus bas de trois semaines et à Londres, le FTSE abandonne 3,06%, à un plus bas depuis le 10 décembre.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 3,3%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 3,58% et le Stoxx 600 de 3,46%.

La Bourse de Milan dévisse de 4,59%, sa plus forte chute journalière depuis mai 2018, après l'annonce par les autorités d'un cinquième décès imputé au nouveau coronavirus dans la péninsule.

La Corée du Sud a recensé 231 nouveaux cas de contamination au coronavirus, portant à 833 le nombre total de patients infectés dans le pays, ont déclaré lundi les autorités sanitaires locales, au lendemain de l'état d'alerte sanitaire maximal déclaré par le gouvernement à Séoul.

"La séance du jour montre très clairement que les marchés ont été excessivement optimistes", a déclaré Teeuwe Mevissen, économiste senior chez Rabobank. "Les risques que nous soyons sur le point de connaître un reversement de tendance à long terme augmentent".

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

VALEURS EN EUROPE

Tous les indices sectoriels sont nettement dans le rouge, perdant entre 1,74% pour l'indice Stoxx des télécoms et 5,94% pour les transports et les loisirs, en première ligne en cas de risque sanitaire.

Air France-KLM (-10,59%), Ryanair (-12,48%) et Easyjet (-14,58%) accusent les plus lourdes pertes du Stoxx 600.

Les compartiments très exposés à la Chine comme l'automobile (-5,24%) et les matières premières (-5,62%) sont également sanctionnés.

La plus forte baisse du CAC 40 est pour ArcelorMittal (-7,95%). Non loin derrière, LVMH, également très dépendant du marché chinois, perd 4,68%.

TAUX

Les craintes liées au coronavirus chinois incitent une partie des investisseurs à se replier sur les emprunts d'Etat, avec pour conséquence une baisse des rendements: celui du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, perd cinq points de base à -0,481%. Il a atteint ce lundi un plus bas depuis le 10 octobre, à -0,5%.

Son équivalent américain recule de près de sept points de base à 1,3872%, évoluant à un plus bas de plus de trois ans et demi. Il évolue en dessous du rendement des obligations à trois mois (1,551%), une inversion de la courbe souvent considérée par les investisseurs comme un signe annonciateur de récession.

Contre la tendance, les rendements de la dette italienne grimpent, les inquiétudes entourant le coronavirus n'épargnant pas cette classe d'actifs. Celui des BTP à 10 ans a brièvement dépassé le seuil de 1%, une première en deux semaines.

CHANGES

Les risques liés à l'épidémie agitent aussi le marché des devises où le yen et le franc suisse s'apprécient face au dollar et l'euro recule de 0,2%.

L'"indice dollar", qui mesure les fluctuations de la monnaie américaine face à un panier de six devises de référence, reprend 0,32%, bénéficiant lui aussi de son statut de valeur refuge.

"Si vous vous attendez à une croissance mondiale plus faible à la suite du coronavirus... il est logique de parier sur un dollar plus fort", a déclaré Morten Lund, analyste chez Nordea, qui a également évoqué la vigueur relative de l'économie américaine.

Les investisseurs parient sur une réponse monétaire de la part des grandes banques centrales aux inquiétudes grandissantes entourant la propagation de l'épidémie de coronavirus apparue en Chine, montrent les contrats à terme sur les taux d'intérêt des deux côtés de l'Atlantique.

PÉTROLE

Les prix pétroliers dégringolent d'environ 4%, la propagation rapide du nouveau coronavirus dans plusieurs pays en dehors de la Chine continentale augmentant le risque d'une baisse de la demande mondiale de brut.

Le baril de Brent chute de 4,17% à 56,06 dollars sous le seuil de 60 dollars tandis que le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 3,97% à 51,26 dollars.

MÉTAUX

Les cours des métaux de base industriels souffrent des craintes d'une baisse plus marquée de la demande chinoise: celui du zinc est tombé à un plus bas depuis juin 2016 à 2.049 dollars la tonne et du cuivre nickel recule à un plus bas de deux semaines à 5.676,50.

A l'inverse, l'or (+2,36%) profite de son statut de valeur refuge pour grimper à un pic de sept ans à 1.688,662 dollars l'once.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga