Air France-KLM (-5,21% à 8,48 euros) signe la plus forte baisse du SBF 120 ce matin, alors que le groupe se retrouve de nouveau sous la menace de "quinze jours de grève" si le futur PDG ne reprend pas les négociations sur les salaires. L'intersyndicale d'Air France réclame une augmentation de 5,1% des salaires du personnel en 2018.

L'avertissement est venu de Philippe Evain, ce week-end, dans le Parisien. Ce dernier est le président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), principal syndicat des pilotes de la compagnie et artisan des derniers mouvements de contestation au sein d'Air France, qui ont coûté 260 millions d'euros à la société au deuxième trimestre.

Sur son compte Twitter, Philippe Evain a par la suite tenté de calmer le jeu en se déclarant "sûr que nous arriverons à discuter avec le remplaçant de Jean-Marc Janaillac", l'ex-PDG du groupe, qui avait démissionné mi-mai. Cela n'a pas suffi à rassurer les investisseurs.

Air France-KLM est toujours dans l'attente d'un patron définitif. Depuis quelques jours, le nom de Benjamin Smith, numéro 2 de la compagnie Air Canada, circule avec insistance. Un choix devant lequel Philippe Evain se dit "inquiet".

"Nous pensons qu'il faut un dirigeant connaissant les spécificités du dialogue social français, qui maîtrise les détails du marché aérien européen et les forces en présence, entre les compagnies low-cost et les compagnies historiques. C'est très différent de ce qui se passe au Canada", a expliqué Philippe Evain ce week-end au Parisien.

"Avec cette nomination, nous sommes en train de faire plaisir aux Américains (ndlr : Delta Airlines qui détient 8,8% d'Air France-KLM) et aux Chinois (ndlr : China Eastern qui détient également 8,8% du groupe). Et je ne suis pas sûr que ça soit dans l'intérêt d'Air France et des passagers français", a-t-il ajouté.

Le président du SNPL a également critiqué le processus de sélection : "nous avons la conviction que certaines candidatures sont étudiées du bout des lèvres. Il y a deux ou trois talents, des industriels qui connaissent le marché européen mais qui sont écartés sans aucune raison objective".