Face à ce défi, le gouvernement va examiner mercredi en conseil des ministres un projet de loi de finances rectificative, qui comportera une prévision de déficit de 7,6% du PIB (contre 3,9% prévu en mars dernier), précise dans la même interview le ministre du Budget, Gérald Darmanin.

"Pour le seul périmètre de l?Etat, nous serons à plus de 170 milliards d?euros de déficit budgétaire alors que nous avions prévu 93 milliards en loi de finances initiale", dit-il, ajoutant que Bercy table désormais sur une baisse de 37 milliards d?euros des recettes fiscales.

Le gouvernement prévoit maintenant une dette publique de 112% du PIB à la fin de l?année, soit 14 points de plus que ce qui était prévu initialement, et sur une inflation limitée à 0,5% cette année, en raison de la chute des prix du pétrole.

Cette dégradation des finances publiques s'explique notamment par le plan de soutien d'urgence à l'économie, qui sera de 100 milliards au lieu des 45 milliards initialement prévus.

Les dépenses exceptionnelles consacrées au système de santé et à son personnel passeront de deux à sept milliards.

Concernant le soutien aux entreprises, Bruno Le Maire souligne que certains secteurs comme le tourisme, l?aéronautique, ou l?automobile "demanderont des plans spécifiques à la sortie de la crise".

"L?Etat apportera très rapidement son soutien à Air France, sous la forme la plus adaptée", ajoute-t-il, estimant que les pertes de la compagnie "se chiffrent à plusieurs milliards d?euros par mois".

(Leigh Thomas et Jean-Michel Bélot, édité par Bertrand Boucey)