La marge du bénéfice ajusté avant intérêts et impôts (Ebit) devrait se situer entre 5,5% et 6,5%, contre une fourchette allant de 6,5% à 8% prévue auparavant, a précisé le transporteur allemand dans un communiqué, ce qui implique un Ebit avant impôts compris entre deux et 2,4 milliards d'euros, contre 2,4-3 milliards précédemment visés.

Le titre chute de plus de 12% en milieu de matinée à la Bourse de Francfort après cet avertissement, accusant de loin la plus forte baisse de l'indice paneuropéen Stoxx 600 et entraînant dans son sillage tout le secteur du transport aérien européen.

L'action Ryanair perd 3,73%, Easyjet lâche 3,961%, Air France-KLM abandonne 3,6659% et IAG cède 2,887%.

L'indice Stoxx des transports recule de 0,68%, plus forte baisse sectorielle en Europe.

"Les rendements sur les marchés européens court-courriers, en particulier sur les marchés domestiques du groupe, l'Allemagne et l'Autriche, sont affectés par des surcapacités persistantes causées par des transporteurs disposés à accepter des pertes significatives pour accroître leur part de marché", a souligné Lufthansa.

Il a précisé que la baisse des revenus tirés de sa filiale low cost Eurowings était l'une des principales raisons de cet avertissement. Il a également évoqué les surcapacités et les coûts élevés du kérosène, qui pourraient dépasser de 550 millions d'euros le niveau atteint l'an dernier.

"Le groupe s'attend à ce que le marché européen reste difficile au moins pour le reste de 2019", a-t-il déclaré. Les perspectives sont plus positives pour les activités long-courriers, en particulier sur les liaisons transatlantiques et asiatiques, a-t-il ajouté.

Le mois dernier, Ryanair avait déclaré que son bénéfice annuel était le plus faible de ces quatre dernières années et qu'il pourrait encore baisser en raison d'une guerre des tarifs "usante".

La direction d'Eurowings doit mettre en place des mesures de redressement qui seront présentées prochainement, a précisé Lufthansa, en soulignant qu'il défendrait ses positons dans le court-courrier.

Dans une note de recherche, la banque Berenberg estime que ces propos montrent qu'il est peu probable que le groupe réduise ses capacités sur ce segment du marché. Elle juge encourageant que Lufthansa ait l'intention de n'augmenter que de manière marginale ses capacités long-courriers pour la prochaine saison d'hiver.

Lufthansa organisera une journée des investisseurs à Francfort le 24 juin.

L'entreprise constituera en outre une provision de 340 millions d'euros pour risque fiscal dans ses comptes du premier semestre 2019 en raison d'un dossier en Allemagne remontant à la période 2001-2005.

(Vera Eckert, Dominique Rodriguez pour le service français, avec Blandine Hénault, édité par Benoît Van Overstraeten)