PARIS (awp/afp) - La ministre des Transports Elisabeth Borne a estimé que "la casse du service public, c'est de laisser perdurer la situation actuelle" à la SNCF, répondant au patron de la CGT Philippe Martinez.

Affirmant dans un entretien au Journal du Dimanche que "le statu quo n'est pas possible", Mme Borne a prévenu que "tous les sujets sont sur la table", à la suite de la publication jeudi d'un rapport prônant une réforme en profondeur de la compagnie ferroviaire publique.

Le rapport commandé à l'ancien président d'Air France Jean-Cyril Spinetta et remis jeudi au Premier ministre préconise en particulier une transformation de la SNCF en société anonyme et la fin du statut de cheminot à l'embauche.

La CGT a annoncé une manifestation nationale des cheminots le 22 mars, pour défendre notamment leur statut, son leader Philippe Martinez évoquant une "casse" de la SNCF.

"C'est exactement l'inverse. Le plus grand danger pour ce grand service public auquel nous sommes tous attachés, ce n'est pas la réforme, c'est le statu quo", a rétorqué Mme Borne.

"La casse du service public, c'est de laisser perdurer la situation actuelle!", a-t-elle insisté, évoquant près de 20% de lignes ralenties par manque d'entretien ou encore des lignes de trains de nuit fermés après une dégradation du service.

"Le statu quo n'est pas possible. C'est ma ligne rouge et celle du gouvernement", a-t-elle martelé, à la veille du début de négociations avec les syndicats de la SNCF.

"Nous allons aborder des sujets très sensibles. Il y a des inquiétudes et forcément beaucoup de questions, c'est légitime. Nous allons dialoguer, y répondre", a promis la ministre.

"La méthode et le calendrier seront annoncés le 26 février à Matignon", a-t-elle détaillé, en soulignant qu'"il y a urgence à agir".

Elle a enfin estimé qu'une "ouverture à la concurrence progressive et préparée est dans l'intérêt de tout le monde", alors que l'ouverture est prévue fin 2020 pour les TGV et fin 2023 pour les TER.

Dans le cadre de leur transfert éventuel vers de nouveaux opérateurs, les cheminots doivent pouvoir emporter avec eux des éléments de leur statut, a indiqué Mme Borne: "l'idée que les cheminots emportent avec eux un +sac à dos social+ fait consensus: cela leur permettra de rester au même endroit, d'exercer le même métier et de préserver leurs droits".

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