BASF progresse de plus de 4% à 67,39 euros, emportant le reste du secteur de la chimie européenne dans son sillage (+0,9% pour Air Liquide, +1% pour Solvay, +0,4% pour Arkema). Le géant allemand a dévoilé ce matin des résultats trimestriels un peu moins dégradés que prévu et des objectifs 2019 plus encourageants. Le chimiste espère recueillir les fruits de ses efforts sur sa rentabilité et de la reprise, timide, de l'industrie automobile. Ainsi, son résultat opérationnel courant devrait légèrement rebondir cette année après le repli marqué subi en 2018.

Bien sûr, a prévenu le groupe de Ludwigshafen, ces prévisions ne tiennent que si les relations commerciales entre Etats-Unis et la Chine se détendent et si le Brexit se passe bien.

BASF a réalisé au quatrième trimestre 2018 un chiffre d'affaires en hausse de 2% à 15,6 milliards de dollars grâce à la hausse de ses prix. Les volumes ont en effet baissé de 2% au cours de la période en raison notamment de la faiblesse du niveau du cours du Rhin qui a gêné les approvisionnements et les livraisons.

Le résultat opérationnel courant a chuté de 59% à 630 millions, en raison des faibles performances des branches Agriculture et Pétrochimie. Les analystes interrogés par Reuters étaient cependant plus pessimistes puisqu'ils tablaient sur 598 millions.

Sur l'année, BASF a vu ses ventes progresser de 2% à 62,7 milliards tandis que le résultat opérationnel courant a baissé de 17% à 6,4 milliards, pénalisé par la Pétrochimie.

Plus globalement, le géant de la chimie a été affecté par la détérioration du climat économique liée au ralentissement de la demande chinoise et à la guerre commerciale sino-américaine.
Malgré les incertitudes persistantes, BASF a relevé de 10 centimes sont dividende annuel à 3,2 euros par titre, faisant ressortir un taux de rendement de 5,3%.

Pour 2019, BASF, table sur une croissance stable du secteur de la chimie à 2,7% pour un cours moyen du pétrole de 70 dollars le baril.

Concernant la demande, la croissance devrait se poursuivre grâce à une légère reprise du secteur automobile. Pour autant, les prévisions de BASF s'entendent dans la perspective d'une amélioration du conflit commercial sino-américain et d'un Brexit sans impact significatif pour l'économie.

Dans ces conditions, le géant de la chimie prévoit un premier semestre 2019 "relativement faible". Il vise sur l'année une légère progression de ses ventes et du résultat opérationnel courant. Le ROCE (retour sur capitaux employés) devrait progresser un peu plus que le coût du capital tout en restant plus faible que celui de 2018.




Valeurs citées dans l'article : Air Liquide, Solvay, Arkema