LONDRES (Agefi-Dow Jones)--Des cadres du groupe aéronautique européen Airbus ont fait part de leurs préoccupations concernant des commissions payées à un certain nombre d'intermédiaires travaillant avec sa division hélicoptères, dirigée à l'époque par l'actuel président du comité exécutif de la société, Guillaume Faury, selon des documents internes liés à l'accord noué par Airbus pour mettre fin à des enquêtes de corruption en échange d'une amende de 3,6 milliards d'euros.

Dans le cadre de cet accord, les autorités américaines, britanniques et françaises ont indiqué qu'Airbus avait payé de manière inappropriée des intermédiaires pour obtenir des commandes dans ses divisions d'aviation civile, de défense et d'espace. Des documents internes soumis aux enquêteurs dans le cadre de l'enquête et examinés par le Wall Street Journal montrent que les dirigeants d'Airbus ont également émis des inquiétudes sur des paiements aux intermédiaires au sein de la division hélicoptères du groupe.

Au moment de l'examen interne, la division hélicoptères était dirigée par Guillaume Faury, qui a pris la tête du groupe Airbus l'année dernière. Selon les documents, les transactions suspectes sur les hélicoptères ont été signalées pour diverses raisons.

Certains paiements aux intermédiaires sont apparus aux dirigeants comme excessifs par rapport aux commandes d'hélicoptères concernées, selon les documents. D'autres ont été signalés, selon les documents, car les dirigeants soupçonnaient que les audits préalables n'avaient pas été suffisamment bien menés ou n'étaient pas suffisamment documentés. Dans les documents consultés par le Wall Street Journal, les dirigeants d'Airbus n'ont pas pris de décision finale sur le bien-fondé des contrats d'hélicoptères.

Guillaume Faury, qui a dirigé la division hélicoptères du groupe de 2013 à 2018, a refusé de commenter ces informations.

Le groupe Airbus, citant des "raisons juridiques", a déclaré qu'il ne pouvait pas commenter les cas spécifiques couverts par l'enquête.

Guillaume Faury est l'un des rares dirigeants d'Airbus à être resté au sein du comité exécutif d'Airbus à la suite de l'enquête de corruption qui a conduit au plus important règlement international jamais conclu sur des fait d'accusations de corruption d'entreprise.

Le Serious Fraud Office britannique (SFO), l'agence qui a mené l'enquête pour le Royaume-Uni, a constaté qu'aucun des membres actuels du conseil d'administration d'Airbus, y compris Guillaume Faury, n'était impliqué dans les allégations rendues publiques dans le cadre du règlement. Le SFO a déclaré qu'il "n'a aucune preuve que les membres actuels du comité exécutif étaient au courant des pratiques ou de la culture de corruption d'Airbus".

-Ben Katz, The Wall Street Journal

(Version française Julien Marion) ed: VLV

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