(Actualisation: nouveaux commentaires de Guillaume Faury, précisions sur la collaboration des agences de sécurité aérienne)

LONDRES (Agefi-Dow Jones)--Le président du comité exécutif du groupe européen d'aéronautique Airbus, Guillaume Faury, a déclaré jeudi que les problèmes rencontrés par son rival américain Boeing sur le 737 MAX ne pénalisaient pas la demande d'avions provenant des compagnies aériennes, mais qu'ils pourraient affecter la confiance des passagers et la coopération entre les agences de sécurité aérienne.

La demande en provenance des compagnies était solide avant les deux accidents mortels de 737 Max survenus en Ethiopie et en Indonésie, et elle demeure encore robuste aujourd'hui, a déclaré Guillaume Faury à des journalistes.

Depuis que l'ensemble de la flotte du 737 MAX a été clouée au sol en mars dernier, plusieurs compagnies aériennes ont ouvert des appels d'offres pour des monocouloirs. Guillaume Faury a déclaré qu'il était prématuré de juger si les difficultés du 737 MAX auraient un impact sur les résultats de ces appels d'offres.

A court terme, le groupe européen ne pense pas bénéficier des problèmes de son rival américain. "Nous ne voyons rien de positif dans la situation actuelle", a affirmé le président du comité exécutif d'Airbus.

Le calendrier de livraisons d'Airbus affiche complet jusqu'en 2023, ce qui limite sa capacité à fournir des avions à des clients du 737 Max qui souhaiteraient acheter d'autres appareils.

Guillaume Faury a dit craindre que les problèmes du 737 MAX altèrent la confiance des passagers et la coopération entre les agences de sécurité américaine et européenne. Il a également évoqué des "tensions" entre différentes autorités de régulation du secteur.

L'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) et d'autres agences non américaines ont interdit de vol tous les 737 MAX sur leurs territoires, avant que la Federal Aviation Administration (FFA), directement chargée du contrôle de Boeing, ne prenne la même décision. L'administrateur exécutif de la FAA, Daniel Elwell, a estimé mercredi que les autorités étrangères avaient pris leur décision alors qu'elles ne disposaient pas encore des données utiles.

La FAA tiendra la semaine prochaine une réunion afin d'expliquer aux autres agences de sécurité aérienne comment elle entend examiner les propositions de Boeing visant à corriger les problèmes de sécurité de ses appareils.

Le président du comité exécutif d'Airbus a souligné jeudi l'importance de la poursuite de la collaboration entre les autorités de certification américaine et européenne. "Nous avons besoin de cet alignement de vues sur la façon dont doivent être développés et certifiés les avions", a-t-il souligné.

-Robert Wall, The Wall Street Journal

(Version française Julien Marion et François Schott) ed: VLV

Agefi-Dow Jones The financial newswire