L’annonce avait beau être anticipée, elle n’en reste pas moins fracassante. Donald Trump a déclaré hier soir que les Etats-Unis allaient quitter l’accord de 2015 sur le nucléaire Iranien. Cette décision s’accompagnera du rétablissement des sanctions contre Téhéran dans un délai de 90 à 180 jours, interdisant la signature de nouveaux contrats et impliquant la résiliation des accords en cours.

De grands groupes français, tels qu'Airbus (-1,02%) , PSA (-1,18%) ou encore Renault (-0,86%), pourraient bien en faire les frais, ce qui explique qu'ils figurent parmi les plus fortes baisses du CAC 40 depuis ce matin. Ils sont en effet exposés au marché iranien. A ce stade, il reste toutefois impossible d'appréhender avec précision l'impact financier de la décision américaine.

On sait en revanche qu'Airbus (tout comme Boeing) va se voir retirer les autorisations de vendre des avions de ligne en Iran. La mesure sera appliquée dans 90 jours. Depuis la levée des dernières sanctions, la compagnie IranAir avait commandé à Airbus une centaine d'appareils, pour un montant catalogue de 20,8 milliards de dollars.

Au sein du secteur automobile, les groupes PSA et Renault s'avèrent également exposés à l'Iran. Depuis 2016, les deux groupes sont en effet revenus en Iran sur un marché automobile estimé à plus de 1 million de véhicules par an, rappelle Invest Securities. Dans le cadre de son plan " Push to Pass ", PSA souhaite construire plus de 200 000 véhicules en Iran. Des ambitions comparables à celles de Renault avec une usine qui a démarré en 2017.

L'annonce du retrait américain de l'accord iranien "pose la question non pas de la pérennité, mais de la rentabilité des investissements " en Iran pour les deux groupes, note Invest Securities.

Et de conclure : " si la sortie des Etats-Unis des accords nucléaires iraniens et les sanctions qui s'y attachent ne devraient pas entraver le retour des constructeurs français en Iran, la question se pose des sanctions qui seront appliquées aux entreprises qui vont continuer de commercer avec l'Iran et de la croissance du marché automobile iranien qui risque d'être perturbé par les sanctions. "


Valeurs citées dans l'article : Airbus SE, Peugeot, Renault