Le constructeur américain étudie la possibilité de lancer un appareil de 220-270 places, qui se situerait entre les long-courriers Airbus A330 et Boeing 787 et les monocouloirs comme l'A320/321 et le Boeing 737, les plus produits.

Airbus entend défendre sa place dans cet espace avec son A330neo et son best-seller A321neo, deux modèles dotés de nouveaux moteurs sur des fuselages plus anciens.

"Ces programmes sont si matures qu'ils permettent à Airbus une souplesse dans les prix pour s'adapter dans ce segment du marché", a déclaré mardi le directeur commercial du groupe européen Christian Scherer, qui s'adressait à la presse à Toulouse. Il a promis d'adopter s'il le faut "une approche crochet du gauche, crochet du droit".

Boeing affirme que son éventuel nouvel avion serait nettement plus performant que les modèles Airbus mais il subit la pression des compagnies aériennes pour le développer au juste prix.

Selon des sources du secteur aérien, il continue de travailler discrètement sur le projet tout en se concentrant publiquement à la résolution de la crise provoquée par l'interdiction de vol, depuis la mi-mars, de ses 737 MAX impliqués dans deux accidents mortels en moins de cinq mois.

"LE MARCHÉ RESTE TRÈS POSITIF"

Christian Scherer s'est aussi moqué du 777X de Boeing - le plus grand biréacteur du monde - en parlant d'un "Hummer remotorisé" gêné par son excès de poids comparé à l'A350 en carbone. Boeing, qui a récemment remporté un contrat pour vendre le 777X à British Airways après un trou d'air commercial, affirme que c'est, par siège, l'avion le plus performant.

Le nouveau directeur des opérations d'Airbus Michael Schoellhorn a déclaré qu'Airbus avait lancé des études en vue d'optimiser l'efficacité de ses principales usines européennes et de déterminer si le groupe devait ou non acquérir des capacités actuellement laissées à ses fournisseurs.

Airbus discute avec Bombardier au sujet d'une usine du groupe canadien mis en vente à Belfast. L'usine fabrique des ailes pour le programme des A220 de 110 à 130 sièges vendu par Bombardier à Airbus l'an dernier.

Airbus a également minimisé mardi les craintes de haut de cycle du secteur de l'aviation après une expansion de près de dix ans.

"Le marché reste très positif" et moins dépendant des cycles économiques qu'avant, a-t-il assuré déclaré.

Des responsables d'Airbus ont néanmoins exprimé leur inquiétude quant à l'impact sur la demande d'une reprise des tensions commerciales internationales.

La semaine dernière, le directeur général de l'IATA, l'Association internationale du transport aérien, a déclaré que les tensions commerciales sino-américaines et l'augmentation des coûts risquaient d'affecter cette année les perspectives de profits des compagnies aériennes.

(Dominique Rodriguez pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten et Bertrand Boucey)

par Tim Hepher