par Tim Hepher et Alexander Hübner

Une décision formelle relative à la manière dont le groupe va répondre à la forte demande pour l'A321, le plus gros avion de la famille A320, n'a pas encore été prise et de possibles installations en Chine et aux Etats-Unis sont également envisagées dans le cadre d'une étude au sujet de l'appareil, qu'Airbus entend finaliser cette année.

Mais des sources industrielles ont souligné que Toulouse était presqu'assurée d'accueillir la neuvième ligne d'assemblage de la famille A320 en raison notamment des énormes hangars qui y avaient été fabriqués pour l'A380, dont l'arrêt de production a été annoncé en février en raison d'une demande insuffisante.

"Toulouse tient clairement la corde", a dit une source au fait des projets d'Airbus tandis qu'une autre a noté que l'avionneur avait failli annoncé une décision en faveur de la ville française à la fin juillet.

Le groupe avait alors finalement dit lancer l'étude sur la hausse de la production de l'A321, dont la demande s'est encore faite plus forte après le lancement de sa version étendue XLR au salon du Bourget en juin.,

Airbus a refusé de commenter le choix de lieu de la prochaine ligne d'assemblage.

"Nous constatons un besoin d'adapter nos capacités d'assemblage pour tenir compte, à partie de 2022, de la place plus importante prise par l'A321 dans le mix de la famille A320", déclare le directeur général délégué d'Airbus Michael Schoellhorn dans un courriel envoyé par Reuters.

Avec une capacité allant de 180 à 240 sièges, l'A321 est la plus longue version de la famille A320, en concurrence frontale avec le Boeing 737 dans le segment des monocouloirs, de loin le plus important en volumes d'appareils.

La part des livraisons d'A321 au sein de la famille A320 a triplé depuis le début du siècle pour atteindre aujourd'hui 16%. Airbus espère à terme la porter à 50%.

L'installation d'une ligne de production à Toulouse de l'appareil n'entraînerait aucune suppression de poste à Hambourg, ou Airbus a récemment créé quelque 950 postes, mais priverait l'usine de la ville allemande d'un surplus de croissance à venir.

Et selon des experts, une décision en faveur de la ville française risque de remettre en cause des accords sensibles en matière d'emplois conclus entre la France et l'Allemagne, actionnaires minoritaires d'Airbus.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français)

par Tim Hepher et Alexander Hübner

Valeurs citées dans l'article : Airbus SE, Boeing Company (The)